On connait Marx et ses diatribe contre le Lumpenproletariat, on connait moins cette analyse d'un penseur que la gauche et le République honorent comme un précurseur.
Quand on parle d'opinion, il faut en distinguer trois espèces : l'opinion des gens éclairés qui précède toujours l'opinion publique et qui finit par lui faire la loi; l'opinion dont l'autorité entraîne l'opinion du peuple; l'opinion populaire enfin, qui reste celle de la partie du peuple la plus stupide et la plus misérable, et qui n'a d'influence que dans les pays où le peuple est compté pour rien, la populace oblige quelquefois un gouvernement faible de la compter pour quelque chose.
CONDORCET - Réflexions sur le commerce du blé - 1776
Additif !
Ils sont incorrigibles. Quand il leur arrive de citer Condorcet, ils dénaturent la pensée de Condorcet en omettant la fin de la phrase (à partir de "et qui n'a d'influence").
Par exemple, Mona Ozouf dans L'Homme régénéré (2013) dans une note de bas page et en signalant la coupure ou Jacques Julliard dans Les Gauches françaises (2013) qui lui ne s'embarrasse plus de signaler l'opportun coup de ciseau.
Comme quoi, il faut TOUJOURS TOUT VÉRIFIER avec cette canaille...
Additif 2 !
On pourrait faire une généalogie de cette coupure malencontreuse. Depuis Mona Ozouf en 1997 dans son article "le concept d'opinion publique au XVIIe siècle" jusqu'à sa reprise à l'étranger (Omar Noria - La teoria de la representacion politica del abate Sieyes - 1999 ou la thèse de doctorat de V. Cases Martinez - Opinión pública y opinión popular en la Francia del siglo XVIII - 2014)
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