Ca donne ceci, publié quelque part le 11 janvier 2014 !
Décidément, ça s’entrechoque l’actualité. Au moment même où un pseudo-artiste abreuve ses spectateurs de propos antisémites à chacun de ses spectacles et clame avec son mentor Faurisson que les chambres à gaz n’ont pas existé, et en même temps regrette qu’elles n’aient pas pu tuer assez de juifs encore en proposant d’y ajouter un journaliste (il ne s’est même pas rendu compte de cette incohérence complète), un des personnages qu’a défendu Dieudonné vient de subir un sacré revers, qui ruine de fait l’ensemble de sa carrière nauséabonde. On vient en effet d’inculper, en Allemagne, un ancien nazi responsable du massacre d’Oradour-sur-Glane, massacre selon Reynouard qui n’aurait pas eu lieu selon ce qu’enseigne l’histoire depuis des lustres. Car Dieudonné ne s’est pas contenté de défendre les thèses de Faurisson, lui aussi a applaudi aux inepties historiques sur Oradour proférées par Reynouard (*), qui a a été en 1997 exclu de l’éducation nationale à 28 ans, par un ministre de l’Education appellé François Bayrou (via le recteur de l’Académie de Caen, Philippe Lucas, ancien Membre du comité national d’éthique), un Bayrou qui ne passait pas alors pourtant pour un Manuel Valls… semble avoir oublié la classe politique française, bien trop frileuse sur le cas Dieudonné (Marine LePen déclarant gênée que les relations entre Dieudonné et son père étant de l’ordre de seule « sphère privée« )….
Le soutien de Dieudonné à Vincent Reynouard (ici à gauche avec Blanrue et Salim Laibi, un bien joli trio d’antisémites !) n’est en effet pas une invention. Dans une vidéo diffusée le 30 octobre 2010 Dieudonné, répondant à la phrase raciste proférée par le parfumeur Guerlain (l’infecte « je ne sais pas si les nègres ont jamais tellement travaillé ») en avait profité pour soutenir ouvertement Vincent Reynouard, ce qui avait échappé à beaucoup je parie :. peu de temps après le début il avait en effet déclaré à la volée : « Imaginez une seconde une telle négation au sujet des chambres à gaz, par exemple. Là, il serait emprisonné, condamné à je ne sais combien d’années de prison comme notre ami Reynouard qui aujourd’hui est en prison… » Le « notre ami » rangeant obligatoirement Dieudonné dans la catégorie du groupe des négationnistes soutenant l’individu ; l’ex artiste ajoutant une autre provocation juste après : « il a ajoute que ce qu’il trouve insupportable, « c’est le silence complice de cette vieille classe politique et des médias aux ordres, trop occupés à nous resservir une énième fois cette indigeste affaire Halimi qui n’intéresse plus personne (…), le « deux poids deux mesures ». Une affaire Halimi où avait été clairerement démontré le rôle de l’assassin antisémite Yossouf Fofana, que Dieudonné n’a pas hésité récemment à domicilier chez lui (alors qu’il était en prison pour perpétuité !) lors d’un de ses nombreux procés (fabriquant ainsi un faux manifeste !!!). Fabriquer des faux, chez les partisans du négationnisme, devient vite en effet une seconde nature, et Dieudonné n’échappe pas à la règle.
Chez Reynouard (ici à gauche dans sa période « prof de techno »), c’est une seconde nature depuis longtemps, sinon depuis toujours. Le fait d’avoir agi dans l’Académie de Caen n’est pas un hasard ; comme Faurisson qui avait manifestement bénéficié de soutiens dans son académie (Lyon), Reynouard a crû pouvoir tout dire dans un endroit où un doyen, en l’occurrence Michel de Boüard, spécialiste du Moyen Age – et lui-même pourtant ancien déporté à Mathausen -, avait à la surprise générale permis la soutenance de la thèse négationniste d’Henri Roques. Roques, secrétaire général du groupuscule néofasciste la Phalange Française verra sa thèse annulée quelques années après, fait rarissime : elle lui avait été suggérée par… Faurisson (pour voir les magouilles pour y arriver, c’est ici, on y découvre beaucoup de personnes du GRECE derrière « l’étudiant » attardé Roques **). Chez Reynouard, la négation de la Shoah est un thème obsessionnel très tôt, en effet. Et pour tenter d’en convaincre les autres, très tôt aussi il va mettre en œuvre une méthode, toujours la même, celle d’envois ciblés de courriers négationnistes à des personnes choisies avec soin. Il n’en changera jamais plus (aujourd’hui, le net lui fait une économie de timbres conséquente, hélas !). Dès 1992, alors qu’il n’a que 23 ans et n’est pas encore enseignant, il adresse ainsi aux vingt-quatre élèves d’un lycée, récents lauréats du concours Résistance et Déportation, des lettres (anonymes) qui contiennent des photocopies d’écrits dont ceux de Faurisson, niant l’existence des chambres à gaz en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. La démarche est plus que singulière, elle est l’œuvre d’un dément provocateur, les (très) jeunes diplômés étant abasourdis par de tels envois restés sans signature alors qu’ils viennent juste de concourir. Bien avant l’internet, Reynouard usait et abusait d’un masque pour répandre son fiel, et visait surtout la jeunesse, et son manque de savoir pour arriver à séduire. L’enquête menée l’ayant facilement repéré, débusqué derrière son anonymat, étant donné son activisme et la localisation de ses envois postaux, il se retrouve condamné dès le 8 octobre 1992, par la cour d’appel de Caen à un mois d’emprisonnement avec sursis et à 5 000 francs d’amende pour « contestation de l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité » (via l’arrêt n° 679). Ce qui ne l’empêche en rien de recommencer dès le lendemain à fabriquer des tracts négationnistes ! Chez lui, c’est en effet obsessionnel !
Deux années plus tard, et malgré un activisme toujours aussi évident, il se retrouve enseignant le Lycée Professionnel, après avoir été reçu à un rapide concours. Personne dans l’administration n’a fait de lien entre celui qui répand depuis des années sa parole négationniste et la nouvelle recrue ! Reynouard, sur de lui et de ses soutiens propose discrtement deux ans plus tard au brevet des collèges de juin 1996, un sujet sur le « génocide des juifs« , intitulé en effet tel quel (alors qu’il est enseignant de mathématiques !). Reynouard avait très bien conçu l’affaire, puisqu’il y présentait comme source de débats le un extrait « d’Au nom de tous les miens« , de Martin Gray. On comprend vite chez Reynouard son aspect retors et insidieux, car on sait que le témoignage imprécis et variable de Martin Gray a longtemps été suspecté d’être un faux manifeste : à l’époque, Pierre Vidal-Naquet avait même accusé Gray d’avoir tout inventé pour Treblinka, et les néo-nazis en avaient fait aussitôt leur cheval de bataille (Vidal-Naquet reviendra plus tard sur ces accusations, en acceptant les explications de Gray). Bref, poser la question via un support aussi polémique, disons, était bien œuvre tortueuse. Elle était signée, pourtant, par un individu qui avait déjà un lourd passif derrière lui : avant même de devenir en 1994 professeur de lycée professionnel (PLP 2), Vincent Reynouard était en effet déjà passé plusieurs fois en procés (en 1991 et 1992 notamment), comme on a pu le voir, des procès dans lesquels il avait été défendu à chaque fois par Me Delcroix, l’avocat de Faurisson, ce qui aurait dû mettre la puce à l’oreille à son administration (Delcroix ayant lui-même été condamné pour négationnisme !). En 1990, celui qui avait proposé le sulfureux sujet avait même déjà été exclu de l’école d’ingénieurs de Caen, après avoir collé tout le campus de tracts négationnistes : difficile pour une administration d’avoir réussi à l’ignorer. Cela aussi aurait dû alerter les autorités… Philippe Lucas, le recteur, effaré devant la facilité avec laquelle le sujet était arrivé sur les tables des élèves, avait aussitôt proposé aussitôt la suspension de l’enseignant… et même demandé à la clé sa révocation, l’enquête diligentée ayant retrouvé des éléments négationnistes jusque dans les ordinateurs du lycée où enseignait Reynouard ! La faute de l’administration était évidente !
En fait, Reynouard, au vu et su de son lourd passé, n’aurait jamais dû être titularisé en 1996, deux ans après sa prise de fonction, relèveront les enquêteurs : « cette impunité a donc pris subitement fin le 18 décembre 1996. Le recteur reproche trois faits au jeune enseignant suspendu: la réception de deux courriers privés sur le fax du lycée; le stockage dans son fichier de l’ordinateur de l’établissement de deux textes niant l’extermination des juifs et d’un troisième sur Oradour (déjà ??? ); et la distribution d’un exercice sur les statistiques de mortalité à Dachau, typique argumentation négationniste, à base de sophismes, tirée d’un article de Robert Faurisson publié en 1990 dans la « Revue d’histoire révisionniste » (où on trouvait déjà Serge Thion, viré du CNRS pour antitsémitisme et qui a soutenu aussi Dieudonné). Mais avec ce dernier élément – le seul qui concerne ses rapports avec les élèves – l’administration scolaire aggrave son propre cas, l’exercice en question, ancien, datant de… novembre 1995, soit deux mois après sa titularisation ». Une fois convoqué devant un rectorat prêt à invoquer l’erreur de jeunesse de sa part (pour minimiser la responsabilté de ses fonctionnaires !), Reynouard n’avait rien trouvé de mieux que de revendiquer haut et clair son négationnisme, se mettant automatiquement dans la position du martyr exclu de l’Education Nationale (la martyrologie fait partie intégrante de la stratégie négationniste, on le voit très bien avec le cas Dieudonné qui braile à la censure et à la fin de la liberté d’expression). « Mes opinions révisionnistes ne peuvent absolument pas être qualifiées d’erreur de jeunesse, puisque je persévère depuis cinq ans. (…) J’ai été titularisé en septembre 1995. Or, à cette date, personne n’ignorait que je restais un révisionniste convaincu et que, pour la justice, j’étais un multi-récidiviste. » L’Education Nationale n’avait même pas enquêté (chaque fonctionnaire avait alors pourtant droit à son enquête de réputation à cette époque), car elle aurait alors facilement découvert qu’il était un membre actif jusque 1991 du Parti nationaliste français et européen (PNFE), un mouvement politique ouvertement néo-nazi, dont toutes les réunions se terminaient par le salut hitlérien !
L’Education Nationale avait été fautive, car elle aurait dû également remarquer le style de cours de Reynouard, émaillé des remarques ou des plaintes de parents d’élèves vigilants.« Vincent Reynouard, professeur de mathématiques en classe de BEP au lycée d’enseignement professionnel d’Honfleur, a été suspendu de ses fonctions le 20 décembre dernier pour avoir stocké sur l’ordinateur de l’établissement des documents niant l’Holocauste juif. Fabrice Pellizzari, directeur du cabinet du rectorat, relève que Vincent Reynouard proposait en outre à ses élèves des travaux de mathématiques qualifiés d’«indélicats», comme «établir un décompte des morts dans les camps de concentration pendant la guerre de 39-40» » révèle le 9 janvier 1997 L’Humanité. Le système éducatif avait donc eu le tort d’accepter en son sein ce genre d’individu, il ne restait que la solution de l’exclusion, car sinon c’était un deuxième cas Faurisson, prié de ne ne plus enseigner pour ne pas faire de vagues, mais payé pour rester chez lui à ne rien faire, ce qu’il fera 17 années de suite…. Reynouard expliquera plus tard l’incompétence du lycée de Honfleur où il avait été nommé et en raillera la direction : « le voici alors nommé au LEP de Honfleur, à sa grande surprise: « Je me suis dit: ils sont dingues, ils me titularisent, avec tout ce que je fais ! » Les procès continuent de s’enchaîner; la presse en parle, mais rien ne se passe. En avril 1996, il est condamné à trois mois de prison avec sursis. Vincent Reynouard, qui ne répond pas aux convocations des juges, se fait cueillir par la police judiciaire. « Pour justifier mes absences, j’apportais les photocopies des mandats d’amener au proviseur, s’amuse-t-il à raconter aujourd’hui. Il ne m’a jamais posé une seule question! » … Reynouard n’a en fait jamais arrêté de prôner le négationnisme; partout où il a pu passer. Pourquoi donc son proviseur n’a-t-il jamais alerté ses supérieurs demeure une énigme. La gangrène négationniste ne se limitant pas à Caen en 1997 semble-t-il: « par ailleurs, une cinquantaine d’ouvrages d’extrême droite ont été retirés du centre de documentation et d’information (CDI) du lycée Edmond-Rostand de Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise). Les enseignants de l’établissement, réunis en collectif, ont alerté les parents d’élèves, le proviseur, l’administration, les associations antiracistes et les médias. Le rectorat de Versailles a affirmé qu’une enquête est en cours pour déterminer qui a introduit ces ouvrages dans l’établissement ». A chaque fois, ce sont des jeunes, plus malléables, que les négationnistes avaient donc visé. L’enquête ne débouchera sur rien, ou plus exactement sur le fait que les livres arrivés là personne ne voulait en endosser la responsabilté, et surtout pas la directrice de l’époque, Maryse Rigaud, qui avait vite déclaré porter plainte à la moindre accusation proférée (***). Dans la liste qu’elle-même donnera, des ouvrages de bonne vieille droite, mais pas d’ouvrages négationniste à propement parler : avaient-ils été retirés ? Pourquoi dedans il y avait eu un Mein Kampf qui ne faisait plus partie de l’inventaire, mystère (selon elle il était destiné aux seuls enseignants pour pouvoir en critiquer le contenu). En face, on n’avait pas du tout la même opinion : « Les représentants du collectif, eux, ont obtenu le soutien de plusieurs associations et mouvements antiracistes, et pour preuve du caractère tendancieux de la cinquantaine de livres (sur 1 000) trouvée dans le CDI du lycée, ils signalent le déséquilibre entre la présence d’ouvrages d’éditeurs confidentiels porteurs d’une ligne éditoriale ultranationaliste, comme Pays et terroirs, Editions de Chiré, Editions du Triomphe, et l’absence volontaire d’un auteur comme Primo Levi, d’un ethnologue comme Lévi-Strauss, d’un généticien comme Albert Jacquard » Ces derniers ont bien été demandés par des professeurs, à plusieurs reprises pour certains, mais n’ont jamais été commandés par la direction du lycée Edmond-Rostand« . Bref, on commandait…. les ouvrages que désirait la direction, rien d’autre ! Clochemerle, jusque dans les lycées, en quelque sorte ! Ci-dessous, la bien plus tranquille rue principale d’Oradour avec les écoliers… qui seront tous assassinés par la sauvagerie nazie.
Vincent Reynouard, obsédé par la Shoah et la défense de son héros Hitler, avait donc logiquement débarqué une nouvelle fois dans le monde des négationnistes avec un montage vidéo conçu sur son ordinateur ayant pour thème Oradour-sur-Glane, un thème qu’il avait déjà abordé 22 ans auparavant (une obsession, je vous dis !), l’auteur tentant toujours de disculper les nazis responsables de l’horrible massacre; par tous les moyens possible, dont le mensonge, sa grande spécialité. La lecture du compte-rendu de la décision du tribunal le 12 décembre 2003 est à ce propos édifiant, le prévenu se voyant accusé et condamné avec comme chef d’inculpation l’apologie de crime de guerre suivant ainsi intégralement l’ordonnance de renvoi du Juge d’Instruction du 22 juillet 2003. « Lors de l’audience, Vincent Reynouard expliquait que la cassette-vidéo ne constituait même pas « l’esquisse » d’une apologie de crime de guerre mais une simple « contestation de tout ou partie de la matérialité » des faits imputés aux Waffen SS, « par des arguments de libre débat », qui « partiellement en ôterait le caractère criminel ou l’atténuerait ». Le prévenu maintenait qu’en réalité les Waffen SS « n’auraient pas voulu causer de mal aux femmes et enfants », pour cela « séparés précautionneusement » des hommes, mais qu’une « explosion inopinée » aurait alors ravagé le sanctuaire. Or, la version soutenue par Vincent Reynouard est manifestement et délibérément contraire à la vérité, et à la réalité des faits tels qu’ils se sont déroulés et qui ont donné lieu à deux décisions judiciaires, en France, à Bordeaux en 1953, et à Berlin-Est en 1983″. Oui, vous avez bien lu la thèse inepte développée : celle de l’explosion de l’Eglise qui selon lui serait dûe aux… résistants et non aux SS (la résistance ayant soi-disant caché un dépôt d’armes dans l’Eglise, ce qu’il n’a jamais réussi à prouver). Ci-dessous, les adultes de la tranquille petite cité d’Oradour avant que ne se déchaînent les SS et la barbarie nazie (ou bien plus tard le mensonge, proféré par ces négationnistes à la Reynouard).
L’histoire d’Oradour est en effet cernée et a été moult fois vérifiée, depuis le temps. Les femmes et les enfants enfermés dans l’Eglise incendiée ont bien été tués par des SS, contrairement à ce que qu’ose énoncer Reynouard, des SS qui ont laissé derrière eux quelques maigres preuves, dont une enveloppe et une carte postale, ou des inscriptions permettant de les identifier. Des SS d’une section (la 3eme) d’une compagnie de la 2eme division blindée Das Reich. Une division purement nazie, chargée de faire régner la terreur par des représailles sanglantes sur la population et que l’on retrouvera jusqu’en Normandie. Si la carte postale ne mène pas à grand’chose, un graffiti retrouvé sur un des murs de l’école de Nieul où avait stationné la division SS intervenue le lendemain à Oradour laissait une indication précieuse sur le « 3e KP ». Deux autres relevées sur deux portes de la pharmacie du village idem. L’officier allemand présent ce jour-là avait demandé à des témoins la route de Chamborret… qui mène directement à Oradour (ce n’est qu’à 11 km). Il cherchait manifestement Oradour, où figurait aucun maquis de résistants, ni dans les alentours. L’ouvrage « Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante« , de Masfrand et Pauchou, ouvrage imprimé en 1970, dont je dispose depuis longtemps (j’ai dû le trouver sur les quais à Paris en 1973 et m’en suis servi en support pédagogique) démontre sans aucune possiblité de discussion. que l’on a bien un massacre par tirs d’armes au sein même de l’Eglise, avant son incendie. Les hommes avaient été tués d’abord dans les granges où les avait rassemblés (c’est cela que l’on reproche à l’inculpé allemand désigné hier, qui nie toute implication, il avait à peine 19 ans au moment des faits) et les femmes et les enfants regroupés dans l’église, les allemands y emmenant une « sorte de caisse assez volumineuse de laquelle dépassaient des cordons qu’il laissèrent traîner sur le sol », selon le seul témoignage de rescapée que l’on ait pu avoir. « Ces cordons ayant été allumés, le feu fut communiqué à l’engin dans lequel un forte explosion soudain se produisit et d’où une épaisse fumée noire et suffocante se dégagea. Les femmes et les enfants, à demi asphyxiés et hurlant de frayeur, affluèrent alors vers les parties de l’Eglise où l’air était encore respirable. C’est ainsi que la porte de la sachristie fut enfoncé sous la poussée d’un groupe épouvanté. J’y pénétrai à la suite et résignée, je m’assis sur une marche d’escalier. Ma fille vint m’y rejoindre. Les Allemands, s’étant aperçus que cette pièce était envahie, abatirrent sauvagement ceux qui y avaient cherché refuge. Ma fille fut tuée près de moi, d’un coup de feu tiré de l’extérieur. Je dus la vie à l’idée que j’eus de fermer les yeux et de simuler la mort. Une fusillade éclata dans l’église, puis de la paille, des fagôts, des chaises furent jetés pêle-mêle sur les corps qui gisaient sur les dalles. » Les faits sont là, le témoignage de la seule rescapée indiscutable, et les cadavres aussi, l’ouvrage présentant les restes carbonisés des enfants dont le spectacle, 70 ans après fait toujours vomir. Lors du procès de Bordeaux, des SS corroborreront les dires de cette seule rescapée (en l’occurrence Marguerite Rouffanche). Fait notable et horreur supplémentaire, des SS reviendront le lendemain pour enterrer des victimes en les rendant systématiquement méconnaissables : on les retrouvera dans des charniers (ici à gauche), le plus souvent la tête fracassée à coups de crosse, ou le corps carbonisé à moitié seulement (je ne vous diffuse pas les images, elles sont insupportables !).
L’ouvrage précise donc les preuves qui vont à l’encontre totalement de l’ignoble prétention de Reynouard. Comment peut-il ainsi mentir ainsi devant des faits prouvés, seul la psychiatrie je pense est capable de l’expliquer, et d’expliquer sa monomanie pour arriver au bout de sa peudo démonstration, qu’il effectue depuis près de 25 ans maintenant, sans discontinuer. Maladivement. C’est à ça qu’on reconnaît les négationnistes : à leur art du déguisement, à leur façon de faire passer quelque chose pour autre chose. Tromper, et encore tromper les gens, voila leur credo ! Ou recopier leurs mensonges entre eux ; la thèse de Reynouard n’est autre que la reprise intégrale de celle de J.C. Pressac, diffusée en 1997 (les deux fausses hypothèses sont sorties en même temps à partir d’un même ouvrage collectif), qui reposait elle aussi sur les deux mêmes axiomes aussi ridicules : la présence selon Pressac d’un « dépôt de munitions caché par la résistance dans le clocher de l’église« , et plus idiot encore, une explosion accidentelle des munitions; l’attribuée à des »enfants enfermés dans l’église échappant à la surveillance de leurs parents ». En somme, un jeu qui aurait mal tourné ! The thèse honteuse ! Il suffit qu’il y en aît un seul qui bêle, pour que tout le troupeau le suit. Pressac, un pharmacien qui « collectionnait les casques de la Seconde Guerre mondiale, les insignes nazis et tout ce qui se rapporte à l’univers du Troisième Reich » selon Valérie Igounet, et qui rompera avec Faurisson sur les chambres à gaz. Or lui aussi était d’extrême droite : »il se reconnaît , un bref moment, dans le groupuscule d’extrême droite de Pierre Sidos, l’Oeuvre française, qui diffuse Six millions de morts le sont-ils réellement ? Plus après, Jean-Claude Pressac restera quelques mois à Ordre nouveau avant de rejoindre le Front national : le négationniste choisit toujours le même camp politique.
Il se fera prendre six ans ans plus tard, ce Reynouard, et sera arrêté le 9 juillet 2010. J’ai eu en 2007 la chance de pouvoir rencontrer par hasard l’officier de police criminelle qui l’avait déjà arrêté une première fois, le 10 novembre 2006, lors d’une tentative pour rejoindre une réunion de néo-nazis parisiens, (il s’appelle Julien M., et Reynouard, qui m’accuse ailleurs de ne rien savoir sur son arrestation le connaît très bien lui aussi, et ne pourra que le confirmer !), un policier qui le décrit facilement comme un exalté incontrôlable, à la limite de la démence. Avant de s’enfuir en Belgique, il avait en effet à nouveau été condamné le 8 novembre 2007 à un an de prison et 10 000 euros d’amende cette fois en Alsace, par le tribunal correctionnel de Saverne (Bas-Rhin) pour contestation de crimes contre l’humanité (encore une fois) : il avait effectivement recommencé, en envoyant cette fois une brochure intitulée « Holocauste, ce que l’on vous cache » dans des musées, ou des syndicats d’initiative alsaciens ! Ce qui tournait encore à la même monomanie et la même méthode ! Il rejoignait donc la prison de Valenciennes, pour aussitôt voir apparaître sur le net des textes réclamant sa sortie, au nom de la « liberté d’expression« , la même que revendique aujourd’hui Dieudonné. Une pétition signée Paul-Eric Blanrue, ancien du FN auteur d’ouvrages antisémites, mais aussi par Alain Soral et… l’inévitable Dieudonné, lui aussi signataire de la demande !!!
Juste avant d’être incarcéré, il… avait cependant récidivé, semble-t-il, encore une fois en visant à nouveau les collèges, lors de l’envoi de CD-Roms présentés de façon incroyable comme étant un anti-virus à déployer dans les ordinateurs, qu’il avait baptisé du nom des deux principaux négationnistes actuels !!! « Les CD-ROM étaient accompagnés d’un courrier à l’entête du Conseil de l’Europe, de la Commission européenne de la Santé et de l’Education nationale. Ce courrier prétendait fournir des informations concernant une maladie plus grave que la grippe H1N1 : la maladie de « Fauridel-Zunsson » qui attaquait la mémoire des victimes du virus. Il soulignait que le CD-ROM donnait les renseignements utiles pour se protéger de la maladie, donc qu’il fallait le mettre dans les bibliothèques ou centres de documentation. Le CD-ROM était en réalité le catalogue diffusé par Vincent Reynouard et son équipe. On y trouvait des textes intégraux de brochures ainsi que des exemplaires de la revue Sans Concession et une liste d’ouvrages à commander ». A ce stade, ça tourne en effet à la démence pure et simple ! Le parquet n’ayant pas réussi à déterminer si c’était bien lui l’envoyeur, Reynouard (qui ne se sera donc pas poursuivi pour ces envois), se gaussera après en affirmant que c’était bien entendu un autre « révisionniste » que lui qui avait fait le coup, alors que la méthode employée le désignait d’office (tous les textes distribués sur le CD-ROm étaient de lui, et le masquage choisi rappelait ses méthodes antérieures) !!!
Toute une vie consacrée à entretenir des mensonges, chez Reynouard, donc. Une question vient à l’espit, en raison de la durée de cette manipulation de l’histoire. Mais pourquoi s’obstinent-ils donc, avec Reynouard, à vouloir réécrire les faits à propos des camps d!extermination ou d’événements historiques atroces ? Le projet est simple, c’est bien celui de Faurisson, et Vincent Reynouard l’a écrit lui-même il y a quelques années. Il ne s’agìt pas moins que de fabriquer un Hitler présentable, débarrassé totalement de la responsabilité du meurtre de millions de juifs, ou d’autres individus, et pour cela il faut donc modifier l’histoire, ce à quoi s’attèle Reynouard depuis des lustres, avec une obstination maladive. Il l’a clairement énoncé lui-même : « Vers quatorze ans, j’ai pu contempler les photos du IIIème Reich. J’ai rapidement compris que le vrai socialisme, celui auquel j’aspirais, avait été réalisé par Adolf Hitler. Ce fait m’apparaissait comme une évidence. Lorsque je m’en ouvrais aux adultes, ils répondaient en invoquant les “atrocités nazies”. Pendant longtemps, j’y ai cru. Mais j’admirais tout de même Hitler pour ses réalisations sociales et je disais : “Il faudra refaire un État national-socialiste sans les camps.” On me répondait que c’était impossible car le national-socialisme menait naturellement aux camps de la mort. Dans ma tête pourtant, je n’arrivais pas à comprendre comment un tel régime, si bon pour son peuple, avait pu mener à de telles atrocités. La franche dichotomie me troublait et m’amenait à douter parfois. Mais tout le monde me le disait… Alors je restais seul, un peu honteux, avec mon “national-socialisme”… (Sans concession- sa revue- n°30 d’avril 2007). Reynouard, partisan déclaré du national-socialisme, le système politique des nazis, tisse donc bien depuis des années les louanges encensant Hitler en modifiant les faits historiques dans le but de minimiser sa terrible responsabilité ou celle des troupes sous ses ordres. Reynouard gomme les terribles excès du nazisme pour en faire un système politique acceptable ! Incapable de démontrer la supériorité du système auquel il adhère depuis sa jeunesse, il a résolu de fermer les yeux sur certaines de ses exactions afin de ne retenir que ce qui pourrait étre positif dans cette politique anti-démocratique. C’est bien une tromperie, et comme l’a si bien dit Robert Badinter devant Faurisson, c’est surtout une falsification de l’histoire !
Comme Reynouard l’a dit, un Hitler sans camps d’exterminations serait présentable selon lui ! D’où son achernement à vouloir en nier l’existence ! Une politique de l’autruche caractérielle systématique, dès que l’on aborde je sujet de l’admiration sans bornes qu’il présente pour son idole politique. Défendre Reynouard, admirateur inconditionnel du nazisme, c’est donc pleinement adhérer au système nazi : ce que fait, sans aucun doute possible, Dieudonné, qui vient de dire qu’il ne l’était pas, nazi (ou un Blanrue, qui lui aussi déguisé la rêalité en osant montrer une porte de cloison intermédiaire ciolle étant celle d’une chambre à gaz). Pour y arriver, Reynouard ne fait pas qu’encenser le nazisme, il s’attaque aussi à à vie actuelle en France, en reprenant le vieux thème de la décadence des mœurs cher à l’extrême droite.« Notre cible ne doit être ni la judéo-maçonnerie, ni le gauchisme pro-immigration, ni le féminisme, ni les lobbys gays et lesbiens, ce ne sont que les symptômes visibles et extérieurs du subjectivisme et de l’hédonisme qui corrompt les foules. C’est la foule qui secrète tout cela, ou plus exactement, la logique des idées mauvaises auxquelles la foule adhère (sic)… » En somme, selon ce manque d’analyse évident, ce seraient les français eux-mêmes qui produiraient ces tares que seraient selon lui l’homosexualité, le féminisme, l’acceptation de l’immigration ou la présence des juifs ou des francs maçons dans la société française. En cela, Reynouard est bien d’extrême droite, d’un courant très classique, qui nie l’évolution récente de la société, celle issue de la chrétienté historiquement figée dans le temps: il est en effet sédévacantiste, mouvement religieux réactionnaire pour qui le dernier pape est Pie XII est le seul valable (tous ses successeurs étant des imposteurs selon eux) ! Il est aussi aujourd’hui père de 7 enfants (ce dont il joue en se présentant ainsi lorsqu’il se retrouve en prison en mettant en avant ses responsabilités de oère de famille, sa femme étant bien entendu celle au foyer). La réouvertture d’un procès sur le massacre d’Oradour sera donc l’occasion de tordre le coup une nouvelle fois aux thèses monstrueuses de cet obsédé de la réhabilitaiton d’Adolf Hitler, qui, pour arriver à ses fins, à consacré sa vie à falsifier l’histoire.
Nous avons donc un beau spécimen de négationniste sous la main avec ce personnage abject, présenté comme étant un « ami » de Dieudonné. A ceux qui essaieraient de dire qu’il n’y a pas de rapport entre le révisionnisme scélérat d’un Reynouard sur Oradour-sur -Glane, qui salit la mémoire la mémoire des massacrés (sur les 642 victimes 209 avaient moins de 14 ans, et 54 entre 14 et 21 ans), et les idées de l’artiste, je produirai simplement un cliché. Celui d’un Reynouard à peine sorti de prison allant faire sa sinistre « quenelle » devant le Palais de Justice de Paris. Une provocation qui risque de lui coûter très cher. Ce geste n’est pas, avec lui, qu’antisémite: chez lui, il est aussi la revendication d’un négationnisme clairement affiché depuis la montée sur scène de Faurisson lors d’un spectacle de Dieudonné. En continuant aujourd’hui encore à dénigrer les chambres à gaz et le massacre d’Oradour sur Glane, dont on a retrouvé depuis peu les véritables auteurs côté allemand (grâce aux archives de l’Allemagne de l’Est et de la Stasi, qui avait enregistré leurs noms), Reynouard s’expose tout simplement à connaître à nouveau la prison, au nom de la loi Gayssot, qui garantit donc bel et bien la population des excés antisémites de ce genre d’individus. Il y séjournera très certainement avec son nouveau supporter, si ce dernier ne fait pas ses valises rempies de billets pour fuir au Cameroun comme Reynouard avait fuit en Belgique (sans les billets !). Christine Taubira, insultée cet été par ces nazillons, et par Reynouard en personne avec une effigie raciste, ce que j’ai vainement tenté de dénoncer, appréciera à sa juste valeur le geste de défi que venait de commettre ce jour-là l’ignoble individu qu’est Reynouard. On notera grâce à cette photographie et une autre exhumée de son lourd passé, qu’en plus de savoir mentir, Vincent Reynouard sait aussi changer de main pour passer rapidement du salut nazi à celui présenté comme ne l’étant pas par Dieudonné…une gymnastique chez lui visiblement… fort naturelle. Comme quoi les deux gestes… sont fort bien liés, quoi qu’on en dise !
et aller voir le site :
http://oradour-sur-glane.pagesperso-orange.fr/avant%20propos.htm
qui valent largement celles étalées par Alain Soral et ses élucubrations sur les « fenêtres » des chambres à gaz, démontées ici avec brio. Un propos d’une stupidité afflgeante, bourré de contradictions et d’erreurs historiques, de celui qui, à l’évidence à servi de mentor à Dieudonné. Le négationnisme c’est avant tout des approximations historiques, et Soral le prouve à l’évidence avec sa thèse ridicule du petit carreau de fenêtre ou celle du gaz subsistant, des théses ineptes glanées ici et là sur des sites pro-nazis américains, là ou Dieudonné à emprunté les siennes sur la Traite des Noirs.
(**) Extrait de Wikipedia : « En 1981, alors qu’il vient de prendre sa retraite, Henri Roques prend contact avec Faurisson qui lui suggère de faire une thèse sur les récits de Kurt Gerstein. Roques commence son travail sur Kurt Gerstein en rédigeant un mémoire, Poliakov face au témoignage Gerstein, et il est cité comme témoin du plaignant au procès intenté par Robert Faurisson contre Léon Poliakov. Jacques Rougeot, professeur de lettres de l’Université Paris IV, accepte d’être son directeur de thèse. Rougeot a connaissance de certaines contradictions, voire d’invraisemblances, présentes dans les récits de Gerstein « Pour mettre tout le monde d’accord, rien ne vaut mieux qu’une thèse. Comme ça, les textes authentiques apparaîtront, et celui qui s’est trompé reconnaîtra son erreur » Le sujet de thèse « Les confessions de Kurt Gerstein. Étude comparative des différentes versions « est déposé en 1982. Roques se fait initier par Faurisson à la critique des textes et aux règles de la méthode universitaire en même temps qu’il rend compte régulièrement de ses travaux à son directeur de thèse. En 1984, Roques a terminé la rédaction, et Rougeot doit constituer un jury. Devenu conscient du caractère explosif de la thèse, il tente de constituer un jury au-dessus de tout soupçon, mais se heurte à divers refus. Roques prend alors l’affaire en main et renoue avec Jean-Claude Rivière, un professeur de Nantes qui n’est ni historien ni germaniste, mais ancien rédacteur au journal d’extrême-droite Europe-Action et cofondateur du GRECE et qui accepte de devenir son nouveau directeur de thèse. Il s’agit d’une thèse pour l’obtention non pas d’un « doctorat d’État », mais d’un « doctorat de troisième cycle » un diplôme dont la disparition était prévue le 1er octobre 1985 dans le cadre de la loi Savary (voir l’article consacré au doctorat en France). Le jury de thèse est finalement présidé par Jean-Paul Allard, professeur de langue et littérature germanique à Lyon III et directeur des Études indo-européennes, avec Pierre Zind, professeur associé au département de sciences de l’éducation de Lyon II, autonomiste alsacien proche du GRECE. Thierry Buron, assistant à l’Université de Nantes, figure dans le jury à titre de consultant. Il est catholique intégriste alors que les autres membres du Jury sont plutôt proches du GRECE. En fait, Henri Roques reconnaîtra que Faurisson aura été son « directeur de thèse officieux »«
Chez Reynouard (ici à gauche dans sa période « prof de techno »), c’est une seconde nature depuis longtemps, sinon depuis toujours. Le fait d’avoir agi dans l’Académie de Caen n’est pas un hasard ; comme Faurisson qui avait manifestement bénéficié de soutiens dans son académie (Lyon), Reynouard a crû pouvoir tout dire dans un endroit où un doyen, en l’occurrence Michel de Boüard, spécialiste du Moyen Age – et lui-même pourtant ancien déporté à Mathausen -, avait à la surprise générale permis la soutenance de la thèse négationniste d’Henri Roques. Roques, secrétaire général du groupuscule néofasciste la Phalange Française verra sa thèse annulée quelques années après, fait rarissime : elle lui avait été suggérée par… Faurisson (pour voir les magouilles pour y arriver, c’est ici, on y découvre beaucoup de personnes du GRECE derrière « l’étudiant » attardé Roques **). Chez Reynouard, la négation de la Shoah est un thème obsessionnel très tôt, en effet. Et pour tenter d’en convaincre les autres, très tôt aussi il va mettre en œuvre une méthode, toujours la même, celle d’envois ciblés de courriers négationnistes à des personnes choisies avec soin. Il n’en changera jamais plus (aujourd’hui, le net lui fait une économie de timbres conséquente, hélas !). Dès 1992, alors qu’il n’a que 23 ans et n’est pas encore enseignant, il adresse ainsi aux vingt-quatre élèves d’un lycée, récents lauréats du concours Résistance et Déportation, des lettres (anonymes) qui contiennent des photocopies d’écrits dont ceux de Faurisson, niant l’existence des chambres à gaz en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale. La démarche est plus que singulière, elle est l’œuvre d’un dément provocateur, les (très) jeunes diplômés étant abasourdis par de tels envois restés sans signature alors qu’ils viennent juste de concourir. Bien avant l’internet, Reynouard usait et abusait d’un masque pour répandre son fiel, et visait surtout la jeunesse, et son manque de savoir pour arriver à séduire. L’enquête menée l’ayant facilement repéré, débusqué derrière son anonymat, étant donné son activisme et la localisation de ses envois postaux, il se retrouve condamné dès le 8 octobre 1992, par la cour d’appel de Caen à un mois d’emprisonnement avec sursis et à 5 000 francs d’amende pour « contestation de l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité » (via l’arrêt n° 679). Ce qui ne l’empêche en rien de recommencer dès le lendemain à fabriquer des tracts négationnistes ! Chez lui, c’est en effet obsessionnel !
Deux années plus tard, et malgré un activisme toujours aussi évident, il se retrouve enseignant le Lycée Professionnel, après avoir été reçu à un rapide concours. Personne dans l’administration n’a fait de lien entre celui qui répand depuis des années sa parole négationniste et la nouvelle recrue ! Reynouard, sur de lui et de ses soutiens propose discrtement deux ans plus tard au brevet des collèges de juin 1996, un sujet sur le « génocide des juifs« , intitulé en effet tel quel (alors qu’il est enseignant de mathématiques !). Reynouard avait très bien conçu l’affaire, puisqu’il y présentait comme source de débats le un extrait « d’Au nom de tous les miens« , de Martin Gray. On comprend vite chez Reynouard son aspect retors et insidieux, car on sait que le témoignage imprécis et variable de Martin Gray a longtemps été suspecté d’être un faux manifeste : à l’époque, Pierre Vidal-Naquet avait même accusé Gray d’avoir tout inventé pour Treblinka, et les néo-nazis en avaient fait aussitôt leur cheval de bataille (Vidal-Naquet reviendra plus tard sur ces accusations, en acceptant les explications de Gray). Bref, poser la question via un support aussi polémique, disons, était bien œuvre tortueuse. Elle était signée, pourtant, par un individu qui avait déjà un lourd passif derrière lui : avant même de devenir en 1994 professeur de lycée professionnel (PLP 2), Vincent Reynouard était en effet déjà passé plusieurs fois en procés (en 1991 et 1992 notamment), comme on a pu le voir, des procès dans lesquels il avait été défendu à chaque fois par Me Delcroix, l’avocat de Faurisson, ce qui aurait dû mettre la puce à l’oreille à son administration (Delcroix ayant lui-même été condamné pour négationnisme !). En 1990, celui qui avait proposé le sulfureux sujet avait même déjà été exclu de l’école d’ingénieurs de Caen, après avoir collé tout le campus de tracts négationnistes : difficile pour une administration d’avoir réussi à l’ignorer. Cela aussi aurait dû alerter les autorités… Philippe Lucas, le recteur, effaré devant la facilité avec laquelle le sujet était arrivé sur les tables des élèves, avait aussitôt proposé aussitôt la suspension de l’enseignant… et même demandé à la clé sa révocation, l’enquête diligentée ayant retrouvé des éléments négationnistes jusque dans les ordinateurs du lycée où enseignait Reynouard ! La faute de l’administration était évidente !
En fait, Reynouard, au vu et su de son lourd passé, n’aurait jamais dû être titularisé en 1996, deux ans après sa prise de fonction, relèveront les enquêteurs : « cette impunité a donc pris subitement fin le 18 décembre 1996. Le recteur reproche trois faits au jeune enseignant suspendu: la réception de deux courriers privés sur le fax du lycée; le stockage dans son fichier de l’ordinateur de l’établissement de deux textes niant l’extermination des juifs et d’un troisième sur Oradour (déjà ??? ); et la distribution d’un exercice sur les statistiques de mortalité à Dachau, typique argumentation négationniste, à base de sophismes, tirée d’un article de Robert Faurisson publié en 1990 dans la « Revue d’histoire révisionniste » (où on trouvait déjà Serge Thion, viré du CNRS pour antitsémitisme et qui a soutenu aussi Dieudonné). Mais avec ce dernier élément – le seul qui concerne ses rapports avec les élèves – l’administration scolaire aggrave son propre cas, l’exercice en question, ancien, datant de… novembre 1995, soit deux mois après sa titularisation ». Une fois convoqué devant un rectorat prêt à invoquer l’erreur de jeunesse de sa part (pour minimiser la responsabilté de ses fonctionnaires !), Reynouard n’avait rien trouvé de mieux que de revendiquer haut et clair son négationnisme, se mettant automatiquement dans la position du martyr exclu de l’Education Nationale (la martyrologie fait partie intégrante de la stratégie négationniste, on le voit très bien avec le cas Dieudonné qui braile à la censure et à la fin de la liberté d’expression). « Mes opinions révisionnistes ne peuvent absolument pas être qualifiées d’erreur de jeunesse, puisque je persévère depuis cinq ans. (…) J’ai été titularisé en septembre 1995. Or, à cette date, personne n’ignorait que je restais un révisionniste convaincu et que, pour la justice, j’étais un multi-récidiviste. » L’Education Nationale n’avait même pas enquêté (chaque fonctionnaire avait alors pourtant droit à son enquête de réputation à cette époque), car elle aurait alors facilement découvert qu’il était un membre actif jusque 1991 du Parti nationaliste français et européen (PNFE), un mouvement politique ouvertement néo-nazi, dont toutes les réunions se terminaient par le salut hitlérien !
L’Education Nationale avait été fautive, car elle aurait dû également remarquer le style de cours de Reynouard, émaillé des remarques ou des plaintes de parents d’élèves vigilants.« Vincent Reynouard, professeur de mathématiques en classe de BEP au lycée d’enseignement professionnel d’Honfleur, a été suspendu de ses fonctions le 20 décembre dernier pour avoir stocké sur l’ordinateur de l’établissement des documents niant l’Holocauste juif. Fabrice Pellizzari, directeur du cabinet du rectorat, relève que Vincent Reynouard proposait en outre à ses élèves des travaux de mathématiques qualifiés d’«indélicats», comme «établir un décompte des morts dans les camps de concentration pendant la guerre de 39-40» » révèle le 9 janvier 1997 L’Humanité. Le système éducatif avait donc eu le tort d’accepter en son sein ce genre d’individu, il ne restait que la solution de l’exclusion, car sinon c’était un deuxième cas Faurisson, prié de ne ne plus enseigner pour ne pas faire de vagues, mais payé pour rester chez lui à ne rien faire, ce qu’il fera 17 années de suite…. Reynouard expliquera plus tard l’incompétence du lycée de Honfleur où il avait été nommé et en raillera la direction : « le voici alors nommé au LEP de Honfleur, à sa grande surprise: « Je me suis dit: ils sont dingues, ils me titularisent, avec tout ce que je fais ! » Les procès continuent de s’enchaîner; la presse en parle, mais rien ne se passe. En avril 1996, il est condamné à trois mois de prison avec sursis. Vincent Reynouard, qui ne répond pas aux convocations des juges, se fait cueillir par la police judiciaire. « Pour justifier mes absences, j’apportais les photocopies des mandats d’amener au proviseur, s’amuse-t-il à raconter aujourd’hui. Il ne m’a jamais posé une seule question! » … Reynouard n’a en fait jamais arrêté de prôner le négationnisme; partout où il a pu passer. Pourquoi donc son proviseur n’a-t-il jamais alerté ses supérieurs demeure une énigme. La gangrène négationniste ne se limitant pas à Caen en 1997 semble-t-il: « par ailleurs, une cinquantaine d’ouvrages d’extrême droite ont été retirés du centre de documentation et d’information (CDI) du lycée Edmond-Rostand de Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise). Les enseignants de l’établissement, réunis en collectif, ont alerté les parents d’élèves, le proviseur, l’administration, les associations antiracistes et les médias. Le rectorat de Versailles a affirmé qu’une enquête est en cours pour déterminer qui a introduit ces ouvrages dans l’établissement ». A chaque fois, ce sont des jeunes, plus malléables, que les négationnistes avaient donc visé. L’enquête ne débouchera sur rien, ou plus exactement sur le fait que les livres arrivés là personne ne voulait en endosser la responsabilté, et surtout pas la directrice de l’époque, Maryse Rigaud, qui avait vite déclaré porter plainte à la moindre accusation proférée (***). Dans la liste qu’elle-même donnera, des ouvrages de bonne vieille droite, mais pas d’ouvrages négationniste à propement parler : avaient-ils été retirés ? Pourquoi dedans il y avait eu un Mein Kampf qui ne faisait plus partie de l’inventaire, mystère (selon elle il était destiné aux seuls enseignants pour pouvoir en critiquer le contenu). En face, on n’avait pas du tout la même opinion : « Les représentants du collectif, eux, ont obtenu le soutien de plusieurs associations et mouvements antiracistes, et pour preuve du caractère tendancieux de la cinquantaine de livres (sur 1 000) trouvée dans le CDI du lycée, ils signalent le déséquilibre entre la présence d’ouvrages d’éditeurs confidentiels porteurs d’une ligne éditoriale ultranationaliste, comme Pays et terroirs, Editions de Chiré, Editions du Triomphe, et l’absence volontaire d’un auteur comme Primo Levi, d’un ethnologue comme Lévi-Strauss, d’un généticien comme Albert Jacquard » Ces derniers ont bien été demandés par des professeurs, à plusieurs reprises pour certains, mais n’ont jamais été commandés par la direction du lycée Edmond-Rostand« . Bref, on commandait…. les ouvrages que désirait la direction, rien d’autre ! Clochemerle, jusque dans les lycées, en quelque sorte ! Ci-dessous, la bien plus tranquille rue principale d’Oradour avec les écoliers… qui seront tous assassinés par la sauvagerie nazie.
Vincent Reynouard, obsédé par la Shoah et la défense de son héros Hitler, avait donc logiquement débarqué une nouvelle fois dans le monde des négationnistes avec un montage vidéo conçu sur son ordinateur ayant pour thème Oradour-sur-Glane, un thème qu’il avait déjà abordé 22 ans auparavant (une obsession, je vous dis !), l’auteur tentant toujours de disculper les nazis responsables de l’horrible massacre; par tous les moyens possible, dont le mensonge, sa grande spécialité. La lecture du compte-rendu de la décision du tribunal le 12 décembre 2003 est à ce propos édifiant, le prévenu se voyant accusé et condamné avec comme chef d’inculpation l’apologie de crime de guerre suivant ainsi intégralement l’ordonnance de renvoi du Juge d’Instruction du 22 juillet 2003. « Lors de l’audience, Vincent Reynouard expliquait que la cassette-vidéo ne constituait même pas « l’esquisse » d’une apologie de crime de guerre mais une simple « contestation de tout ou partie de la matérialité » des faits imputés aux Waffen SS, « par des arguments de libre débat », qui « partiellement en ôterait le caractère criminel ou l’atténuerait ». Le prévenu maintenait qu’en réalité les Waffen SS « n’auraient pas voulu causer de mal aux femmes et enfants », pour cela « séparés précautionneusement » des hommes, mais qu’une « explosion inopinée » aurait alors ravagé le sanctuaire. Or, la version soutenue par Vincent Reynouard est manifestement et délibérément contraire à la vérité, et à la réalité des faits tels qu’ils se sont déroulés et qui ont donné lieu à deux décisions judiciaires, en France, à Bordeaux en 1953, et à Berlin-Est en 1983″. Oui, vous avez bien lu la thèse inepte développée : celle de l’explosion de l’Eglise qui selon lui serait dûe aux… résistants et non aux SS (la résistance ayant soi-disant caché un dépôt d’armes dans l’Eglise, ce qu’il n’a jamais réussi à prouver). Ci-dessous, les adultes de la tranquille petite cité d’Oradour avant que ne se déchaînent les SS et la barbarie nazie (ou bien plus tard le mensonge, proféré par ces négationnistes à la Reynouard).
L’histoire d’Oradour est en effet cernée et a été moult fois vérifiée, depuis le temps. Les femmes et les enfants enfermés dans l’Eglise incendiée ont bien été tués par des SS, contrairement à ce que qu’ose énoncer Reynouard, des SS qui ont laissé derrière eux quelques maigres preuves, dont une enveloppe et une carte postale, ou des inscriptions permettant de les identifier. Des SS d’une section (la 3eme) d’une compagnie de la 2eme division blindée Das Reich. Une division purement nazie, chargée de faire régner la terreur par des représailles sanglantes sur la population et que l’on retrouvera jusqu’en Normandie. Si la carte postale ne mène pas à grand’chose, un graffiti retrouvé sur un des murs de l’école de Nieul où avait stationné la division SS intervenue le lendemain à Oradour laissait une indication précieuse sur le « 3e KP ». Deux autres relevées sur deux portes de la pharmacie du village idem. L’officier allemand présent ce jour-là avait demandé à des témoins la route de Chamborret… qui mène directement à Oradour (ce n’est qu’à 11 km). Il cherchait manifestement Oradour, où figurait aucun maquis de résistants, ni dans les alentours. L’ouvrage « Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante« , de Masfrand et Pauchou, ouvrage imprimé en 1970, dont je dispose depuis longtemps (j’ai dû le trouver sur les quais à Paris en 1973 et m’en suis servi en support pédagogique) démontre sans aucune possiblité de discussion. que l’on a bien un massacre par tirs d’armes au sein même de l’Eglise, avant son incendie. Les hommes avaient été tués d’abord dans les granges où les avait rassemblés (c’est cela que l’on reproche à l’inculpé allemand désigné hier, qui nie toute implication, il avait à peine 19 ans au moment des faits) et les femmes et les enfants regroupés dans l’église, les allemands y emmenant une « sorte de caisse assez volumineuse de laquelle dépassaient des cordons qu’il laissèrent traîner sur le sol », selon le seul témoignage de rescapée que l’on ait pu avoir. « Ces cordons ayant été allumés, le feu fut communiqué à l’engin dans lequel un forte explosion soudain se produisit et d’où une épaisse fumée noire et suffocante se dégagea. Les femmes et les enfants, à demi asphyxiés et hurlant de frayeur, affluèrent alors vers les parties de l’Eglise où l’air était encore respirable. C’est ainsi que la porte de la sachristie fut enfoncé sous la poussée d’un groupe épouvanté. J’y pénétrai à la suite et résignée, je m’assis sur une marche d’escalier. Ma fille vint m’y rejoindre. Les Allemands, s’étant aperçus que cette pièce était envahie, abatirrent sauvagement ceux qui y avaient cherché refuge. Ma fille fut tuée près de moi, d’un coup de feu tiré de l’extérieur. Je dus la vie à l’idée que j’eus de fermer les yeux et de simuler la mort. Une fusillade éclata dans l’église, puis de la paille, des fagôts, des chaises furent jetés pêle-mêle sur les corps qui gisaient sur les dalles. » Les faits sont là, le témoignage de la seule rescapée indiscutable, et les cadavres aussi, l’ouvrage présentant les restes carbonisés des enfants dont le spectacle, 70 ans après fait toujours vomir. Lors du procès de Bordeaux, des SS corroborreront les dires de cette seule rescapée (en l’occurrence Marguerite Rouffanche). Fait notable et horreur supplémentaire, des SS reviendront le lendemain pour enterrer des victimes en les rendant systématiquement méconnaissables : on les retrouvera dans des charniers (ici à gauche), le plus souvent la tête fracassée à coups de crosse, ou le corps carbonisé à moitié seulement (je ne vous diffuse pas les images, elles sont insupportables !).
L’ouvrage précise donc les preuves qui vont à l’encontre totalement de l’ignoble prétention de Reynouard. Comment peut-il ainsi mentir ainsi devant des faits prouvés, seul la psychiatrie je pense est capable de l’expliquer, et d’expliquer sa monomanie pour arriver au bout de sa peudo démonstration, qu’il effectue depuis près de 25 ans maintenant, sans discontinuer. Maladivement. C’est à ça qu’on reconnaît les négationnistes : à leur art du déguisement, à leur façon de faire passer quelque chose pour autre chose. Tromper, et encore tromper les gens, voila leur credo ! Ou recopier leurs mensonges entre eux ; la thèse de Reynouard n’est autre que la reprise intégrale de celle de J.C. Pressac, diffusée en 1997 (les deux fausses hypothèses sont sorties en même temps à partir d’un même ouvrage collectif), qui reposait elle aussi sur les deux mêmes axiomes aussi ridicules : la présence selon Pressac d’un « dépôt de munitions caché par la résistance dans le clocher de l’église« , et plus idiot encore, une explosion accidentelle des munitions; l’attribuée à des »enfants enfermés dans l’église échappant à la surveillance de leurs parents ». En somme, un jeu qui aurait mal tourné ! The thèse honteuse ! Il suffit qu’il y en aît un seul qui bêle, pour que tout le troupeau le suit. Pressac, un pharmacien qui « collectionnait les casques de la Seconde Guerre mondiale, les insignes nazis et tout ce qui se rapporte à l’univers du Troisième Reich » selon Valérie Igounet, et qui rompera avec Faurisson sur les chambres à gaz. Or lui aussi était d’extrême droite : »il se reconnaît , un bref moment, dans le groupuscule d’extrême droite de Pierre Sidos, l’Oeuvre française, qui diffuse Six millions de morts le sont-ils réellement ? Plus après, Jean-Claude Pressac restera quelques mois à Ordre nouveau avant de rejoindre le Front national : le négationniste choisit toujours le même camp politique.
Car on a bien tiré dans l’Eglise avant d’y mettre le feu, ce que Reynouard ose nier (en fait c’est le seul moyen d’accréditer sa thèse biaisée !), précise l’ouvrage cité. »Un rapport de l’Evêché constate « Le maître-autel a été brisé en certains endroits par les balles et les marteaux, le tabernacle enfoncé devant et derrière, la table de communion a été arraché et tordue. » Les cloches ont été fondues sous l’effet de la chaleur et ne sont plus qu’un amas informe de bronze répandu sur les dalles. Mme Rouffanche a déclaré que de multiples coups de feu ont été tirés dans le lieu saint. Le mur entourant la fenêtre de la sacristie présente, en effet, de nombreuses traces de balles. D’autre part, les murailles situées en face de la principale porte d’entrée de l’église portent plusieurs points d’impact. La plaque de marbre où sont inscrits les noms des habitants d’Oradour morts pendant la guerre 1914-1918, traversée de part en part par des projectiles, a été détachée du mur. Cette constatation indique que de nombreux coups de feu ont été tirés depuis la porte d’entrée principale. D’autres fusillades ont également été effectuées à l’intérieur du lieu saint. On y a trouvé, en effet, un grand nombre de douilles. Nous y en avons recueilli nous-mêmes. Le rapport de l’Evêché, établi d’après les constatations des séminaristes qui ont procédé aux exhumations et inhuma tions des cadavres, précise que des centaines de douilles ont été trouvées sur le sol jusquau premier tiers de l’Eglise. Ce qui indique que les allemands ont pénétré assez avant dans I’intérieur du lieu saint pour procéder à leur tragique fusillade. D’ailleurs, des points d’impact de balles visibles sur certains murs sont fort éloquents à cet égard. De même, d’importantes éclaboussures de. sang maculent deux des murailles de la chapelle de gauche »… la thèse formulée par Reynouard ne tient donc pas et ne peux pas tenir devant les preuves éloquentes réunies juste après le massacre ! « Si l’on n’a recueilli dans les ruines aucun engin incendiaire, on a cependant trouvé des quantités de douilles de revolvers 9 de millimètres avec inscription au culot : WRA 9 mm, ainsi que des douilles de fusils. M. Romério, entrepreneur T. P., chargé de la consolidation des ruines de l’église, a découvert, près du maître-autel, sous des tas de décombres, au milieu d’ossements humains et d’objets divers, six douilles de fusils de 50 millimètres de longueur, portant au culot les inscriptions suivantes :
- la deuxième : hrn St 40-43;
- la troisième : hrn St 41-43.
Les inscriptions des trois culots des autres douilles détériorées par le feu et l’oxydation demeurent illisibles. Pour notre part, nous avons découvert une douille de revolver portant l’inscription suivante : aso Stf 8-44 et plusieurs autres de fusil sur lesquelles nous relevons les mêmes lettres et chiffres que ci-dessus. Nous en noterons une portant l’inscription suivante Kam St 42-5. » Reynouard ira loin dans l’ignominie, dans le domaine des preuves retrouvées : après avoir nié les tirs allemands, il ira raconter que des douilles provenaient de mitraillettes larguées par les alliés pour les résistants, en modifiant les chiffres et les lettres relevées par les observateurs de l’évêché ou les auteurs de l’ouvrage !!! Or les impacts, les traces de sang, l’emplacement particulier des douilles principalement relevées, ne plaident en aucun cas pour sa thèse immonde. Il n’empêche, il la propose quand même en trichant ou en dissimulant ce qui va à l’encontre de cette élucubration impossible à tenir. C’est le propre du négationnisme, que de transformer ainsi les faits et de mentir sur ces derniers. Ce que manifestement Reynouard fait, que ce soit pour Oradour ou pour les chambres à gaz.
Mais il est désormais cerné, en 2003. Aussi procédurier qu’un Faurisson ou un Dieudonné, il fera tout pour retarder son incarcération : il faut attendre l’année suivante, en 2004, pour que la cour d’appel de Limoges le condamne effectivement à vingt-quatre mois de prison, dont six ferme, pour apologie de crimes de guerre. Il choisit alors de s’enfuir en Belgique, via sa secte relgieuse et un mouvement flamand pro-hitlérien qui se charge de le cacher aux autorités : le voilà hors la loi en cavale, recherché par la police. Visiblement il avait été aidé par un réseau fasciste: « mais en pleine affaire Williamson, la presse a été la plus rapide. La semaine dernière, Reynouard a été localisé dans le quartier bruxellois d’Ixelles par l’édition belge de Paris Match. Le Français et ses sept enfants avaient, écrit l’hebdomadaire, «trouvé refuge dans le fief d’une communauté religieuse catholique dissidente, le sanctuaire Notre-Dame des sept douleurs». D’après ses proches, il vivait de cours particuliers et, insistent-ils, il est aujourd’hui privé d’argent. «Toute l’existence de cet homme est maintenant basée là-dessus. Il vit de et pour cela», estime l’avocat Raphaël Nisand, représentant de la Licra dans le Bas-Rhin. «Métier : négationniste», résume un autre, intrigué par les origines de ces financements et soutiens ouvertement exprimés. » Des financements occultes, dont certains provenant de Suisse. En 2001 déjà, Reynouard avait participé à un autre collectif auteur d’un ouvrage intitulé » d’Oradour-sur-Glane à Berne, contre la censure, les mensonges & le racket international » une brochure diffusée par les néo-nazis belges de VHO, où l ‘on trouvait l’ineffable antisémite suisse Jean-René Berclaz. Dedans, Reynouard affirmait que ses élucubrations »n’étaient pas une provocation à l’égard des résistants, des familles des victimes du massacre, des associations locales et départementales qui les représentent », alors que c’était clairement le cas ! Ce qui s’appelait nier l’évidence !!! J’avais déjà décrit ailleurs le personnage de Berclaz : »un « négationniste condamné à maintes reprises par la justice fribourgeoise, René-Louis Berclaz, le secrétaire de la défunte association châteloise Justice & Vérité, décrétée interdite en 2002 par la Tribunal civil de la Veveyse ». Lors de l’enquête de 1995 le concernant, les policiers suisses avaient découvert chez lui l’ignominieux »Rapport Rudolf », qui niait le gazage des juifs dans les camps de la mort. Un texte largement diffusé en France par le négationniste Serge Thion. Et par un autre, tant admiré sur les sites néo-nazis : Vincent Reynouard. Son mouvement a été depuis dissous par la justice suisse. Condamné également plus tard pour abus de confiance, il s’enfuit en 2004 en Serbie-Monténégro ou un mandat d’arrêt est lancé contre lui »... A ce jour, le site Agoravox héberge toujours son compte… roumain. Une honte !Il se fera prendre six ans ans plus tard, ce Reynouard, et sera arrêté le 9 juillet 2010. J’ai eu en 2007 la chance de pouvoir rencontrer par hasard l’officier de police criminelle qui l’avait déjà arrêté une première fois, le 10 novembre 2006, lors d’une tentative pour rejoindre une réunion de néo-nazis parisiens, (il s’appelle Julien M., et Reynouard, qui m’accuse ailleurs de ne rien savoir sur son arrestation le connaît très bien lui aussi, et ne pourra que le confirmer !), un policier qui le décrit facilement comme un exalté incontrôlable, à la limite de la démence. Avant de s’enfuir en Belgique, il avait en effet à nouveau été condamné le 8 novembre 2007 à un an de prison et 10 000 euros d’amende cette fois en Alsace, par le tribunal correctionnel de Saverne (Bas-Rhin) pour contestation de crimes contre l’humanité (encore une fois) : il avait effectivement recommencé, en envoyant cette fois une brochure intitulée « Holocauste, ce que l’on vous cache » dans des musées, ou des syndicats d’initiative alsaciens ! Ce qui tournait encore à la même monomanie et la même méthode ! Il rejoignait donc la prison de Valenciennes, pour aussitôt voir apparaître sur le net des textes réclamant sa sortie, au nom de la « liberté d’expression« , la même que revendique aujourd’hui Dieudonné. Une pétition signée Paul-Eric Blanrue, ancien du FN auteur d’ouvrages antisémites, mais aussi par Alain Soral et… l’inévitable Dieudonné, lui aussi signataire de la demande !!!
Juste avant d’être incarcéré, il… avait cependant récidivé, semble-t-il, encore une fois en visant à nouveau les collèges, lors de l’envoi de CD-Roms présentés de façon incroyable comme étant un anti-virus à déployer dans les ordinateurs, qu’il avait baptisé du nom des deux principaux négationnistes actuels !!! « Les CD-ROM étaient accompagnés d’un courrier à l’entête du Conseil de l’Europe, de la Commission européenne de la Santé et de l’Education nationale. Ce courrier prétendait fournir des informations concernant une maladie plus grave que la grippe H1N1 : la maladie de « Fauridel-Zunsson » qui attaquait la mémoire des victimes du virus. Il soulignait que le CD-ROM donnait les renseignements utiles pour se protéger de la maladie, donc qu’il fallait le mettre dans les bibliothèques ou centres de documentation. Le CD-ROM était en réalité le catalogue diffusé par Vincent Reynouard et son équipe. On y trouvait des textes intégraux de brochures ainsi que des exemplaires de la revue Sans Concession et une liste d’ouvrages à commander ». A ce stade, ça tourne en effet à la démence pure et simple ! Le parquet n’ayant pas réussi à déterminer si c’était bien lui l’envoyeur, Reynouard (qui ne se sera donc pas poursuivi pour ces envois), se gaussera après en affirmant que c’était bien entendu un autre « révisionniste » que lui qui avait fait le coup, alors que la méthode employée le désignait d’office (tous les textes distribués sur le CD-ROm étaient de lui, et le masquage choisi rappelait ses méthodes antérieures) !!!
Toute une vie consacrée à entretenir des mensonges, chez Reynouard, donc. Une question vient à l’espit, en raison de la durée de cette manipulation de l’histoire. Mais pourquoi s’obstinent-ils donc, avec Reynouard, à vouloir réécrire les faits à propos des camps d!extermination ou d’événements historiques atroces ? Le projet est simple, c’est bien celui de Faurisson, et Vincent Reynouard l’a écrit lui-même il y a quelques années. Il ne s’agìt pas moins que de fabriquer un Hitler présentable, débarrassé totalement de la responsabilité du meurtre de millions de juifs, ou d’autres individus, et pour cela il faut donc modifier l’histoire, ce à quoi s’attèle Reynouard depuis des lustres, avec une obstination maladive. Il l’a clairement énoncé lui-même : « Vers quatorze ans, j’ai pu contempler les photos du IIIème Reich. J’ai rapidement compris que le vrai socialisme, celui auquel j’aspirais, avait été réalisé par Adolf Hitler. Ce fait m’apparaissait comme une évidence. Lorsque je m’en ouvrais aux adultes, ils répondaient en invoquant les “atrocités nazies”. Pendant longtemps, j’y ai cru. Mais j’admirais tout de même Hitler pour ses réalisations sociales et je disais : “Il faudra refaire un État national-socialiste sans les camps.” On me répondait que c’était impossible car le national-socialisme menait naturellement aux camps de la mort. Dans ma tête pourtant, je n’arrivais pas à comprendre comment un tel régime, si bon pour son peuple, avait pu mener à de telles atrocités. La franche dichotomie me troublait et m’amenait à douter parfois. Mais tout le monde me le disait… Alors je restais seul, un peu honteux, avec mon “national-socialisme”… (Sans concession- sa revue- n°30 d’avril 2007). Reynouard, partisan déclaré du national-socialisme, le système politique des nazis, tisse donc bien depuis des années les louanges encensant Hitler en modifiant les faits historiques dans le but de minimiser sa terrible responsabilité ou celle des troupes sous ses ordres. Reynouard gomme les terribles excès du nazisme pour en faire un système politique acceptable ! Incapable de démontrer la supériorité du système auquel il adhère depuis sa jeunesse, il a résolu de fermer les yeux sur certaines de ses exactions afin de ne retenir que ce qui pourrait étre positif dans cette politique anti-démocratique. C’est bien une tromperie, et comme l’a si bien dit Robert Badinter devant Faurisson, c’est surtout une falsification de l’histoire !
Comme Reynouard l’a dit, un Hitler sans camps d’exterminations serait présentable selon lui ! D’où son achernement à vouloir en nier l’existence ! Une politique de l’autruche caractérielle systématique, dès que l’on aborde je sujet de l’admiration sans bornes qu’il présente pour son idole politique. Défendre Reynouard, admirateur inconditionnel du nazisme, c’est donc pleinement adhérer au système nazi : ce que fait, sans aucun doute possible, Dieudonné, qui vient de dire qu’il ne l’était pas, nazi (ou un Blanrue, qui lui aussi déguisé la rêalité en osant montrer une porte de cloison intermédiaire ciolle étant celle d’une chambre à gaz). Pour y arriver, Reynouard ne fait pas qu’encenser le nazisme, il s’attaque aussi à à vie actuelle en France, en reprenant le vieux thème de la décadence des mœurs cher à l’extrême droite.« Notre cible ne doit être ni la judéo-maçonnerie, ni le gauchisme pro-immigration, ni le féminisme, ni les lobbys gays et lesbiens, ce ne sont que les symptômes visibles et extérieurs du subjectivisme et de l’hédonisme qui corrompt les foules. C’est la foule qui secrète tout cela, ou plus exactement, la logique des idées mauvaises auxquelles la foule adhère (sic)… » En somme, selon ce manque d’analyse évident, ce seraient les français eux-mêmes qui produiraient ces tares que seraient selon lui l’homosexualité, le féminisme, l’acceptation de l’immigration ou la présence des juifs ou des francs maçons dans la société française. En cela, Reynouard est bien d’extrême droite, d’un courant très classique, qui nie l’évolution récente de la société, celle issue de la chrétienté historiquement figée dans le temps: il est en effet sédévacantiste, mouvement religieux réactionnaire pour qui le dernier pape est Pie XII est le seul valable (tous ses successeurs étant des imposteurs selon eux) ! Il est aussi aujourd’hui père de 7 enfants (ce dont il joue en se présentant ainsi lorsqu’il se retrouve en prison en mettant en avant ses responsabilités de oère de famille, sa femme étant bien entendu celle au foyer). La réouvertture d’un procès sur le massacre d’Oradour sera donc l’occasion de tordre le coup une nouvelle fois aux thèses monstrueuses de cet obsédé de la réhabilitaiton d’Adolf Hitler, qui, pour arriver à ses fins, à consacré sa vie à falsifier l’histoire.
Nous avons donc un beau spécimen de négationniste sous la main avec ce personnage abject, présenté comme étant un « ami » de Dieudonné. A ceux qui essaieraient de dire qu’il n’y a pas de rapport entre le révisionnisme scélérat d’un Reynouard sur Oradour-sur -Glane, qui salit la mémoire la mémoire des massacrés (sur les 642 victimes 209 avaient moins de 14 ans, et 54 entre 14 et 21 ans), et les idées de l’artiste, je produirai simplement un cliché. Celui d’un Reynouard à peine sorti de prison allant faire sa sinistre « quenelle » devant le Palais de Justice de Paris. Une provocation qui risque de lui coûter très cher. Ce geste n’est pas, avec lui, qu’antisémite: chez lui, il est aussi la revendication d’un négationnisme clairement affiché depuis la montée sur scène de Faurisson lors d’un spectacle de Dieudonné. En continuant aujourd’hui encore à dénigrer les chambres à gaz et le massacre d’Oradour sur Glane, dont on a retrouvé depuis peu les véritables auteurs côté allemand (grâce aux archives de l’Allemagne de l’Est et de la Stasi, qui avait enregistré leurs noms), Reynouard s’expose tout simplement à connaître à nouveau la prison, au nom de la loi Gayssot, qui garantit donc bel et bien la population des excés antisémites de ce genre d’individus. Il y séjournera très certainement avec son nouveau supporter, si ce dernier ne fait pas ses valises rempies de billets pour fuir au Cameroun comme Reynouard avait fuit en Belgique (sans les billets !). Christine Taubira, insultée cet été par ces nazillons, et par Reynouard en personne avec une effigie raciste, ce que j’ai vainement tenté de dénoncer, appréciera à sa juste valeur le geste de défi que venait de commettre ce jour-là l’ignoble individu qu’est Reynouard. On notera grâce à cette photographie et une autre exhumée de son lourd passé, qu’en plus de savoir mentir, Vincent Reynouard sait aussi changer de main pour passer rapidement du salut nazi à celui présenté comme ne l’étant pas par Dieudonné…une gymnastique chez lui visiblement… fort naturelle. Comme quoi les deux gestes… sont fort bien liés, quoi qu’on en dise !
En complément, on peut toujours lire :
« Oradour-sur-Glane vision d’épouvante » (Guy Pauchou et Pierre Masfrand)
« Dans l’enfer d’Oradour » (Pierre Poitevin)
« Oradour ville martyre » (Franck Delage)
« Un crime de guerre » (Sylvain Joubert) Editions Flammarion
« La Division Das Reich de Montauban a la Normandie » (Philip Vickers) idem
http://oradour-sur-glane.pagesperso-orange.fr/avant%20propos.htm
qui valent largement celles étalées par Alain Soral et ses élucubrations sur les « fenêtres » des chambres à gaz, démontées ici avec brio. Un propos d’une stupidité afflgeante, bourré de contradictions et d’erreurs historiques, de celui qui, à l’évidence à servi de mentor à Dieudonné. Le négationnisme c’est avant tout des approximations historiques, et Soral le prouve à l’évidence avec sa thèse ridicule du petit carreau de fenêtre ou celle du gaz subsistant, des théses ineptes glanées ici et là sur des sites pro-nazis américains, là ou Dieudonné à emprunté les siennes sur la Traite des Noirs.
(**) Extrait de Wikipedia : « En 1981, alors qu’il vient de prendre sa retraite, Henri Roques prend contact avec Faurisson qui lui suggère de faire une thèse sur les récits de Kurt Gerstein. Roques commence son travail sur Kurt Gerstein en rédigeant un mémoire, Poliakov face au témoignage Gerstein, et il est cité comme témoin du plaignant au procès intenté par Robert Faurisson contre Léon Poliakov. Jacques Rougeot, professeur de lettres de l’Université Paris IV, accepte d’être son directeur de thèse. Rougeot a connaissance de certaines contradictions, voire d’invraisemblances, présentes dans les récits de Gerstein « Pour mettre tout le monde d’accord, rien ne vaut mieux qu’une thèse. Comme ça, les textes authentiques apparaîtront, et celui qui s’est trompé reconnaîtra son erreur » Le sujet de thèse « Les confessions de Kurt Gerstein. Étude comparative des différentes versions « est déposé en 1982. Roques se fait initier par Faurisson à la critique des textes et aux règles de la méthode universitaire en même temps qu’il rend compte régulièrement de ses travaux à son directeur de thèse. En 1984, Roques a terminé la rédaction, et Rougeot doit constituer un jury. Devenu conscient du caractère explosif de la thèse, il tente de constituer un jury au-dessus de tout soupçon, mais se heurte à divers refus. Roques prend alors l’affaire en main et renoue avec Jean-Claude Rivière, un professeur de Nantes qui n’est ni historien ni germaniste, mais ancien rédacteur au journal d’extrême-droite Europe-Action et cofondateur du GRECE et qui accepte de devenir son nouveau directeur de thèse. Il s’agit d’une thèse pour l’obtention non pas d’un « doctorat d’État », mais d’un « doctorat de troisième cycle » un diplôme dont la disparition était prévue le 1er octobre 1985 dans le cadre de la loi Savary (voir l’article consacré au doctorat en France). Le jury de thèse est finalement présidé par Jean-Paul Allard, professeur de langue et littérature germanique à Lyon III et directeur des Études indo-européennes, avec Pierre Zind, professeur associé au département de sciences de l’éducation de Lyon II, autonomiste alsacien proche du GRECE. Thierry Buron, assistant à l’Université de Nantes, figure dans le jury à titre de consultant. Il est catholique intégriste alors que les autres membres du Jury sont plutôt proches du GRECE. En fait, Henri Roques reconnaîtra que Faurisson aura été son « directeur de thèse officieux »«
(***)ultra-droitière elle-même, elle laisse à la postérité un beau monument : un texte plutôt surprenant, qui explique surtout son rôle dans la conduite idéplogique de l’établissement (et celle du choix des ouvrages, qui était donc manifestement le sien en effet (en profitant au passage pour fusiller sa hiérarchie !) : « Un lycée en ZEP qui marche bien, cela étonne et contrarie tous ceux qui ne supportent pas l’autorité, même lorsqu’elle est au service de tous. J’ai dû faire face en 1997 à une crise aiguë dont toute la France a pu entendre parler. Une documentaliste nouvellement mutée d’un autre établissement a tenté une opération de censure des livres non politiquement corrects à son avis. J’ai appris, de son précédent proviseur, que cette personne, trotskiste, semble-t-il, avait sévi cinq ans dans son établissement : « 5 ans de tentatives de déstabilisation avec manipulation des élèves… ». Elle fut soutenue par une poignée de professeurs (dont un membre du bureau du MRAP et des communistes, qui signaient courageusement des pétitions et dénonciation adressées à la presse sous le nom de collectif d’enseignants). Je m’opposai à leur emprise et fus, dès lors, l’objet d’une persécution sournoise, par quelques syndicats interposés. Car, là où les adhérents du SNES se comptaient auparavant sur les doigts d’une seule main, on vit fleurir une demi-douzaine de syndicats de gauche et d’ultra gauche, représentés chacun par une personne mais relayés à l’échelon départemental et national par des syndicalistes professionnels. La FEN ne se joignit pas à cette coalition. Il faut lui rendre justice. Le parti communiste et ses satellites : LICRA, MRAP, SOS Racisme, firent chorus pour dénoncer, sans les nommer, les ouvrages dont la documentaliste affirmait qu’ils étaient « racistes, fasciste, pétainistes, bellicistes, colonialistes, ultranationalistes, royalistes et révisionnistes quant à l’histoire de la France.» (….). Le recteur mis au courant par mes rapports se montra d’une mollesse et d’une inaction suspectes. Il alla jusqu’à dire à la documentaliste qu’elle avait bien faite de dénoncer les livres qu’elle jugeait mauvais, sans se prononcer sur la validité de la démarche, eu égard aux noms d’auteurs concernés dont il avait pourtant la liste. Parmi ces auteurs, il faut citer : François d’Aubert, Élisabeth Bourgeois, André Castello, Jean-François Chiappe, Jean Delaunay, Jean-François Deniau, Jean-Paul Fitoussi, Marx Fumaroli, Alain Madelin, Alain Peyrefitte, Jean Raspail, Ronald Sécher, Guy Sorman, Pierre André Taguieff, Jean Tulard, Soljenitsyne, Jean-Marc Varaut, Wladimir Volkoff, Thierry Wolton… Le recteur délégua 7 inspecteurs dont 1 inspecteur général pour examiner les ouvrages. Ils n’y trouvèrent rien de répréhensible, et pour cause, mais leurs conclusions ne furent pas publiées. (…) Il y eut procès et la documentaliste fut condamnée aux dépens et au franc symbolique par quatre auteurs dont elle avait cité le nom dans une interview au Monde. Elle fut éloignée du lycée pendant un an à ma demande, par l’octroi à titre exceptionnel d’un stage de formation qu’elle avait sollicité mais auquel elle n’avait pas droit. Elle n’encourut aucune sanction disciplinaire malgré le rapport que je fis contre elle pour manquement grave à ses devoirs professionnels et, un an plus tard, un nouveau recteur la réintégra au lycée sous la pression des syndicat. (…) J’ai découvert que les organes de presse sont également manipulés. Il existe un réseau de correspondants de l’Agence France-Presse. La liste est tombée un jour fortuitement entre mes mains avec leur numéros de téléphone. Or, la plupart des publications nationales sont prêtes à reproduire avec complaisance, sans souci de vérité, leurs communiqués, ceux d’ultra gauche ». Pas mal, hein comme théorie du complot à l’AFP notamment !!! Sidérante paranoïa contre les « gauchistes » !!! Elle été néanmoins nommée en 1992 chevalier des palmes académiques et a pris sa retraite en 1999… Dans sa liste, le nom de Jean-Marc Varaut, avocat, précise assez ses options politiques : royaliste, il avait été membre des comités Tixier Vignancourt, l’ultra droitiste candidat à la présidentielle, qui faisait coller ses afriches par JM LePen, et l’avocat aussi de Jacques Médecin, de François Léotard, de Philippe de Villiers, de Jacques Crozemarie ou du putchiste Maurice Challe, celui de Bob Denard le fameux chef des mercenaires, mais aussi et surtout de… Maurice Papon !
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