Juillet 1851. Louis Napoléon Bonaparte est encore Président de la République pour quelques mois. Les daguerréotypeurs ne sont pas encore des photographes. L'outrage aux bonnes moeurs relève encore de la cour d'Assises.
Futures victimes du progrès technique, les daguerréotypeurs se sont engagés dans une impasse technologique et commerciale car ce procédé ne permet de (re)produire une image qu'à un seul exemplaire. Ils ont beau améliorer le procédé et réduire les temps de pose (moins d'une minute vers 1850 ), un studio n'arrive à produire que tout au plus 5000 plaques par an.
Pendant ce temps, d'autres explorent la voie du procédé négatif-positif. Cette même année 1851, Louis Désiré Blanquart-Evrard crée L'imprimerie photographique. Le daguerréotypeur-peintre va bientôt céder la place au photographe-graveur. La photographie moderne va naitre.
NB : Toutes les illustrations de ce billet sont des daguerréotypes ou des tirages de (ou attribués à) Félix Jacques-Antoine Moulin. Ils proviennent des collections de la BNF, de L'Albertina, du MET ou de catalogues de ventes aux enchères.