lundi 30 juillet 2018

Imaginer un tigre au XIIème siècle


L'avantage, lorsqu'on illustre un bestiaire et qu'on vit dans l'Angleterre de la fin du XIIe siècle, c'est qu'on peut se permettre quelques fantaisies quand il s'agit de dessiner un tigre.
Par exemple, utiliser tous les crayons de couleurs qui sont dans la boîte quand le patron du scriptorium a le dos tourné.







Mais, on ne ne peut pas faire n'importe quoi.
D'abord, ce manuscrit était appelé à devenir le célèbre Add MS 1283 conservé à la British Library. La postérité future, ça se respecte par anticipation !
Ensuite, le lecteur - même médiéval - ne se laisse pas prendre au piège de n'importe quelle sottise colportée sur les réseaux sociaux.

Dans ce manuscrit, l'auteur dévoile la vraie technique qui permet de capturer un tigreau. En résumé, il faut poser un miroir à côté de maman tigre. Son reflet lui donnera l'illusion que son bébé est encore là.
D'où ce disque multicolore que couve la tigresse médiévale.
Puis, l'on pourra prendre le petit dans ses bras et repartir en toute sécurité, monté sur son fier destrier... Tagada, tagada.
CQFD !

Inutile de me remercier quand vous capturerez votre prochain bébé tigre,
je dois cette découverte à un gazouillis du compte twitter du département des manuscrits médiévaux de la British Library. Il renvoie à un billet du blog de ce même département.

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Tout ceci pour rappeler :
- à une pédagogo inculte qu'il n'y a pas que quelques érudits décatis qui fréquentent ces lieux de perdition. Le billet du blog de la British Library est rédigé pour être accessible au grand public (la preuve, c'est que je crois en avoir compris l'essentiel). Donc, même un enseignant doit être capable de le comprendre et, qui sait (on peut rêver), s'en servir comme support pédagogique.
- à un nombriliculteur fluvial que les gueux d'antan (sic) avaient bien plus d'imagination et de talent que lui pour trousser une simple historiette. Si l'audience n'est pas toujours en rapport avec la qualité d'une oeuvre, l'absence de public n'est pas pour autant la preuve de sa qualité.

La British Library sera toujours plus suivie sur les réseaux sociaux que les truqueurs ligériens et les autrices qui débitent des poncifs au km. Ce qui est plutôt bon signe pour la diffusion de la culture...

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PS : Les taxinomistes de passage auront bien entendu remarqué que l'auteur du manuscrit utilise une classification tripartite : Bêtes, oiseaux, reptiles. Mais, c'est une autre histoire.

4 commentaires:

  1. Je me suis laissé dire que les équipes techniques de Maisdisons au grand complet auraient été unanimement ravies d'héberger cet Nartic ._____ En dépit de la dénigrante appréciation de son propre auteur.

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    1. Je ne peux rien promettre (et d'ailleurs, les promesses n'engagent que ceux qui les reçoivent), mais il n'est pas exclu qu'un jour lointain, je retravaille ce brouillon écrit au fil de la plume pour en faire un article un peu plus couillu. Par exemple sur les représentations imaginaires d'animaux bien réels.
      On va laisser le temps au temps. En ce moment, il fait beaucoup trop chaud !

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  2. Ils ont tous deux l'inculture portée au plus haut degré enveloppée dans un mauvais goût très sûr.
    Que serions nous devenu si le malheur avait voulu que nous tombassions sur ces deux Guguss...
    Leur sélectionneur est le même vieil imposteur , c'est celui qui avait donné les clefs du camion au faux prof d'histoire qui n'avait jamais mis les pieds à la fac.
    Ce rappel pour dire qu'il y a bien une ligne éditoriale chez Maboul: le mauvais goût et le charlatanisme

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    1. Si la mauvais goût était dans la ligne éditoriale de MaboulVox, j'y publierais régulièrement !
      Je me permets de rappeler que je suis l'auteur de ce billet d'anthologie :
      La fête du slip à Poligny

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