Les auteurs dits classiques peuvent faire d'excellents guides touristiques ! Alors, ça vous dirait de visiter Carnac en compagnie de Flaubert ?
Le 22 mai 1847, Gustave Flaubert et son ami Maxime du Camp arrivent à Carnac. C'est l'une des étapes de leur voyage en Bretagne. Leurs impressions de voyage ne seront publiées qu'après la mort de Flaubert, d'abord dans une version tronquée (Par les champs et par les grèves. 1885 - 1886, éditions Quantin ou Charpentier), puis en 1910 (édition Conard) pour une version plus complète.
Dans la veine de Bouvard et Pécuchet (écrit une trentaine d'années plus tard), les alignements de Carnac permettent à Flaubert de passer en revue (toutes ?) les sottises plus ou moins savantes alors en vogue.
Rien de nouveau sous le soleil, certaines de ces théories ont encore cours chez les celtomanes et quelques débris du journalisme citoyen...
Le 22 mai 1847, Gustave Flaubert et son ami Maxime du Camp arrivent à Carnac. C'est l'une des étapes de leur voyage en Bretagne. Leurs impressions de voyage ne seront publiées qu'après la mort de Flaubert, d'abord dans une version tronquée (Par les champs et par les grèves. 1885 - 1886, éditions Quantin ou Charpentier), puis en 1910 (édition Conard) pour une version plus complète.
Dans la veine de Bouvard et Pécuchet (écrit une trentaine d'années plus tard), les alignements de Carnac permettent à Flaubert de passer en revue (toutes ?) les sottises plus ou moins savantes alors en vogue.
Rien de nouveau sous le soleil, certaines de ces théories ont encore cours chez les celtomanes et quelques débris du journalisme citoyen...
Gustave Flaubert - Oeuvres complètes. Tome 10 : Par les champs et par les grèves. (Club de l’Honnête Homme - 1973)
Il serait trop absurde, étant à Carnac, de ne pas aller voir les fameuses pierres de Carnac; aussi nous reprîmes nos bâtons et nous nous dirigeâmes vers le lieu où elles gisent. Nous allions dans l'herbe, tête baissée et devisant sur je ne sais quoi, quand un frôlement nous a fait lever les yeux et nous avons vu une femme s'avancer par le sentier qui descendait, nu-pieds, nu-jambes, sans fichu, son grand bonnet remuant, sa jupe claquant au vent, une main sur la hanche et de l'autre retenant une énorme gerbe de foin qu'elle portait sur la tête; elle marchait avec des torsions de taille, hardie et belle, dans son corsage rouge. Elle a passé près de nous. Son souffle était large et fort et la sueur coulait en filets sur la peau brune de ses bras ronds.
Bientôt, enfin, nous aperçûmes dans la campagne des rangées de pierres noires, alignées à intervalles égaux, sur onze files parallèles qui vont diminuant de grandeur à mesure qu'elles s'éloignent de la mer; les plus hautes ont vingt pieds environ et les plus petites ne sont que de simples blocs couchés sur le sol. Beaucoup d'entre elles ont la pointe en bas, de sorte que leur base est plus mince que leur sommet. Cambry dit qu'il y en avait quatre mille et Fréminville en a compté douze cents; ce qu'il y a de certain, c'est qu'il y en a beaucoup.
Voilà donc ce fameux champ de Carnac qui a fait écrire plus de sottises qu'il n'a de cailloux; il est vrai qu'on ne rencontre pas tous les jours des promenades aussi rocailleuses. Mais, malgré notre penchant naturel à tout admirer, nous ne vîmes qu'une facétie robuste, laissée là par un âge inconnu pour exerciter l'esprit des antiquaires et stupéfier les voyageurs. On ouvre, devant, des yeux naïfs et, tout en trouvant que c'est peu commun, on s'avoue cependant que ce n'est pas beau. Nous comprîmes donc parfaitement l'ironie de ces granits qui, depuis les Druides, rient dans leurs barbes de lichens verts à voir tous les imbéciles qui viennent les voir. Les savants ont passé leur vie à chercher ce qu'on en avait pu faire; et n'admirez-vous pas d'ailleurs cette éternelle préoccupation du bipède sans plumes de vouloir trouver à chaque chose une utilité quelconque ? Non content de distiller l'océan pour saler son pot-au-feu et d'assassiner les éléphants pour s'en faire des manches de couteaux, son égoïsme s'irrite encore lorsque s'exhume devant lui un débris quelconque dont il ne peut deviner l'usage.
A quoi donc cela était-il bon ? sont-ce des tombeaux ? était-ce un temple ? Saint Corneille un jour, poursuivi par des soldats qui le voulaient tuer, était à bout d'haleine et allait tomber dans la mer, quand il lui vint l'idée, pour les empêcher de l'attraper, de les changer tous en autant de pierres. Aussitôt, les soldats furent pétrifiés, ce qui sauva le saint. Mais cette explication n'était bonne tout au plus que pour les niais, les petits enfants et pour les poètes, on en chercha d'autres.
Au xvie siècle, le sieur Olaüs Magnus, archevêque d'Upsal (et qui, exilé à Rome, s'amusa à écrire, sur les antiquités de son pays, un livre estimé partout, si ce n'est dans ce même pays, la Suède, où personne ne le traduisit), avait découvert de lui-même que « lorsque les pierres sont plantées sur une seule et longue ligne droite, cela veut dire qu'il y a dessous des guerriers morts en se battant en duel; que celles qui sont disposées en carré sont consacrées à ceux qui périrent dans une mêlée; que celles qui sont rangées circulairement sont des sépultures de famille, et enfin, que celles qui sont disposées en coin ou sur un ordre angulaire sont « les tombeaux des cavaliers ou même des gens de pied, surtout ceux dont le parti avait triomphé. » Voilà qui est clair, explicite, satisfaisant. Mais Olaüs Magnus aurait bien dû nous dire quelle était la sépulture que l'on donnait à deux cousins germains ayant fait coup double dans un duel à cheval. Le duel, de lui-même, voulait que les pierres fussent droites, la sépulture de famille exigeait qu'elles fussent circulaires, mais comme c'étaient des cavaliers, il fallait bien les disposer en coin. Il est vrai qu'on n'y eût pas été absolument contraint, car on n'enterrait ainsi que ceux surtout dont le parti avait triomphé. O brave Olaüs Magnus, vous aimiez donc bien fort le Monte Pulciano et combien vous a-t-il fallu de rasades pour nous apprendre toutes ces belles choses ?
Un certain docteur Borlase, qui avait observé en Cornouailles des pierres pareilles, a dit aussi son petit mot là-dessus. Selon lui, « on a enterré là des soldats à l'endroit même où ils avaient combattu ». Où diable a-t-il vu qu'on les charriât ordinairement au cimetière ? « Leurs tombeaux, ajoute-t-il, sont rangés en ligne droite comme le front d'une armée dans les plaines qui ont été le théâtre de quelques grandes actions. » Cette comparaison est d'une poésie si grandiose qu'elle m'enlève et je suis un peu de l'avis du docteur Borlase.
On a été ensuite chercher les Grecs, les Égyptiens et les Cochinchinois. Il y a un Karnak en Égypte, s'est-on dit, il y en a un en Basse-Bretagne, nous n'entendons ni le cophte ni le breton; or; il est probable que le Carnac d'ici descend du Karnak de là-bas, cela est sûr, car là-bas, ce sont des sphinx alignés, ici ce sont des blocs, des deux côtés de la pierre. D'où il résulte que les Égyptiens (peuple qui ne voyageait pas) seront venus sur ces côtes (dont ils ignoraient l'existence), y auront fondé une colonie (car ils n'en fondaient nulle part) et qu'ils y auront laissé ces statues brutes (eux qui en faisaient de si belles), témoignage positif de leur passage (dont personne ne parle).
Ceux qui aiment la mythologie ont vu là les colonnes d'Hercule; ceux qui aiment l'histoire naturelle y ont vu une représentation du serpent Python, parce qu'au rapport de Pausanias une réunion de pierres semblables placées sur la route de Thèbes à Elissonte s'appelait la tête du serpent, « et d'autant plus que les alignements de Carnac offrent des sinuosités comme un serpent ». Ceux qui aiment la cosmographie y ont vu un zodiaque, comme M. de Cambry entre autres, qui a reconnu, dans ces onze rangées de pierres, les douze signes du zodiaque, « car il faut dire, ajoute-t-il, que les anciens Gaulois n'avaient que onze signes au zodiaque ».
Un monsieur qui était membre de l'Institut a estimé que c'était le cimetière des Vénètes, qui habitaient Vannes, à six lieues de là, et lesquels fondèrent Venise comme chacun sait. Un autre a pensé que ces bons Vénètes vaincus par César élevèrent ces pierres à la suite de leur défaite, uniquement par esprit d'humilité et pour honorer César. Mais on en avait assez des cimetières, du serpent Python et du zodiaque; on se mit en quête d'autre chose et on trouva un temple druidique.
Le peu de documents authentiques que l'on ait sur cette époque, épars dans Pline et dans Dion Cassius, s'accordent à dire que les Druides choisissaient pour leurs cérémonies religieuses des lieux sombres, le fond des forêts « et leur vaste silence ». Aussi comme Carnac est au bord de la mer, dans une campagne stérile où il n'a jamais poussé autre chose que les conjectures de ces Messieurs, le premier grenadier de France, qui ne me paraît pas avoir été le premier homme d'esprit, suivi de Pelloutier et de M. Mahé, chanoine de la cathédrale de Vannes, a décidé que « c'était un temple des Druides dans lequel on devait aussi convoquer les assemblées politiques ».
Tout cependant n'était pas encore dit et ce fait acquis à la science n'eût pas été complet si l'on n'eût démontré à quoi servaient, dans l'alignement, les espaces vides où il ne se trouve pas de pierre. « Cherchons-en la raison, ce que personne ne s'est encore avisé de faire », s'est dit M. Mahé, et, s'appuyant sur cette phrase de Pomponius Mela « Les Druides enseignent beaucoup de choses à la noblesse qu'ils instruisent secrètement en des cavernes et en des forêts écartées », il établit, en conséquence, que les Druides non seulement desservaient les sanctuaires, mais y faisaient leur demeure et y tenaient des collèges « Puis donc que le monument de Carnac est un sanctuaire comme l'étaient les forêts gauloises (ô puissance de l'induction où pousses-tu le père Mahé, chanoine de Vannes et correspondant de l'Académie d'agriculture de Poitiers ?) il y a lieu de croire que les intervalles vides qui coupent les lignes des pierres renfermaient des files de maisons où les Druides habitaient avec leurs familles et leurs nombreux élèves et où les principaux de la nation qui se rendaient au sanctuaire, aux jours de grande solennité, trouvaient des logements préparés. » Bons Druides excellents ecclésiastiques comme on les a calomniés, eux qui habitaient là si honnêtement avec leurs familles et leurs nombreux élèves, et qui même poussaient l'amabilité jusqu'à préparer des logements pour les principaux de la nation.
Mais un homme est venu, enfin, qui, pénétré du génie de l'antiquité et dédaignant les routes battues, a osé dire la vérité à la face de son siècle. Il a su reconnaître en ce lieu les restes d'un camp romain, et précisément d'un camp de César qui n'avait fait élever ces pierres « que pour servir d'appui aux tentes de ses soldats et pour les empêcher d'être emportées par le vent ». Quelles bourrasques il devait faire autrefois sur les côtes de l'Armorique !
L'homme qui a restitué à César la gloire de cette précaution sublime s'appelait M. de la Sauvagère et était, de son métier, officier du génie.
L'amas de toutes ces gentillesses constitue ce qui s'appelle l'archéologie celtique, science aux charmes de laquelle nous ne pouvons résister d'initier le lecteur. Une pierre posée sur d'autres s'appelle un dolmen, qu'elle soit horizontale ou verticale; un rassemblement de pierres debout et recouvertes sur leur sommet par des dalles consécutives, formant ainsi une série de dolmens, est une grotte aux fées, roche aux fées, table des fées, table du diable ou palais des géants, car, ainsi que ces maîtres de maisons qui vous servent un vin identique sous des étiquettes différentes, les celtomanes, qui n'avaient presque rien à nous offrir, ont décoré de noms divers des choses pareilles. Quand ces pierres sont rangées en ellipse, sans aucun chapeau sur les oreilles, il faut dire : Voilà un cromlech ; lorsqu'on aperçoit une pierre étalée horizontalement sur deux autres verticales on a affaire à un lichaven ou trilithe, mais je préfère lichaven comme plus scientifique, plus local, plus essentiellement celtique. Quelquefois deux énormes blocs sont supportés l'un sur l'autre, ne semblant se toucher que par un seul point de contact, et on lit dans les livres « qu'elles sont équilibrées de telle façon que le vent même suffit quelquefois pour imprimer au bloc supérieur une oscillation marquée », assertion que je ne nie pas (tout en me méfiant quelque peu du vent celtique), quoique ces pierres prétendues branlantes n'aient jamais remué sous tous les coups de pied que nous avons eu la candeur de leur donner; elles s'appellent alors pierres roulantes ou roulées, pierres retournées ou transportées, pierres qui dansent ou pierres dansantes, pierres qui virent ou pierres virantes. Il reste à vous faire connaître ce que c'est qu'une fichade, une pierre fiche, une pierre fixée ce qu'on entend par haute borne, pierre latte et pierre lait; en quoi une pierre fonte diffère d'une pierre fiette et quels rapports existent entre une chaire au diable et une pierre droite ; après quoi vous en saurez à vous seul aussi long que jamais n'en surent ensemble Pelloutier, Deric, Latour d'Auvergne, Penhoët et autres, doublés de Mahé et renforcés de Fréminville. Apprenez donc que tout cela signifie un peulvan, autrement dit un menhir, et n'exprime autre chose qu'une borne, plus ou moins grande, placée toute seule au beau milieu des champs; les colonnes creuses du boulevard, vues du côté du trottoir, sont donc autant de peulvans placés là par la sollicitude paternelle de la police pour le soulagement des Parisiens, qui ne se doutent guère, les misérables, en lisant l'affiche des capsules Mothes, qu'ils soient momentanément contenus dans un petit menhir. J'allais oublier les tumulus ! Ceux qui sont composés à la fois de cailloux et de terre sont appelés borrows en haut style, et les simples monceaux de cailloux, galgals.
Les fouilles que l'on a faites sous ces diverses espèces de pierres n'ont amené à aucune conclusion sérieuse. On a prétendu que les dolmens et les trilithes étaient des autels, quand ils n'étaient pas des tombeaux; que les roches aux fées étaient des lieux de réunion ou bien des sépultures et que les conseils de fabrique d'alors s'assemblaient dans les cromlechs. M. de Cambry a entrevu dans les pierres branlantes les emblèmes du monde suspendu dans l'espace, mais on s'est assuré depuis que ce n'était que des pierres probatoires dont on faisait usage pour rechercher la culpabilité des accusés, et qu'ils étaient convaincus du crime imputé quand ils ne pouvaient remuer le rocher mobile.
Les galgals et les borrows ont été sans doute des tombeaux, et quant aux menhirs, on a poussé la bonne volonté jusqu'à trouver qu'ils ressemblaient à des phallus. D'où l'on a induit le règne d'un culte ithyphallique dans toute la basse Bretagne. O chaste indécence de la science, tu ne respectes rien, pas même les peulvans !
Pour en revenir aux pierres de Carnac, ou plutôt pour les quitter, je ne demanderais pas mieux comme un autre que de les avoir contemplées lorsqu'elles étaient moins noires et que les lichens n'y avaient pas encore poussé. La nuit, quand la lune roulait dans les nuages et que la mer mugissait sur le sable, les druidesses errantes parmi ces pierres (si elles y erraient toutefois) devaient être belles il est vrai avec leur faucille d'or, leur couronne de verveine et leur traînante robe blanche rougie du sang des hommes. Longues comme des ombres, elles marchaient sans toucher terre, les cheveux épars, pâles sous la pâleur de la lune. D'autres que nous déjà se sont dit que ces grands blocs immobiles peut-être les avaient vues jadis, d'autres comme nous viendront aussi là sans comprendre, et les Mahé des siècles à naître s'y briseront le nez et y perdront leur peine.
Une rêverie peut être grande et engendrer au moins des mélancolies fécondes quand, partant d'un point fixe, l'imagination, sans le quitter, voltige dans son cercle lumineux, mais lorsque, se cramponnant à un objet dénué de plastique et privé d'histoire, elle essaie d'en tirer une science et de rétablir toute une société perdue, elle demeure elle-même plus stérile et plus pauvre que cette matière inerte à laquelle la vanité des bavards prétend trouver une forme et donner des chroniques.
Après avoir exposé les opinions de tous les savants cités plus haut, que si l'on me demande à mon tour quelle est ma conjecture sur les pierres de Carnac, car tout le monde a la sienne, j'émettrai une opinion irréfutable, irréfragable, irrésistible, une opinion qui ferait reculer les tentes de M. de la Sauvagère et pâlir l'égyptien Penhoët; une opinion qui casserait le zodiaque de Cambry et mettrait le serpent Python en tronçons et cette opinion la voici : les pierres de Carnac, sont de grosses pierres.
Gustave Flaubert - Oeuvres complètes. Tome 10 : Par les champs et par les grèves. (Club de l’Honnête Homme - 1973)
Petite bibliographie aléatoire :
Gustave Flaubert - Par les champs et par les grèves, sur Gallica.
Gustave Flaubert - Des pierres de Carnac et de l'archéologie celtique, sur Gallica. Article publié dans l'Artiste, 18 avril 1858.
Mme Le Herpeux - Flaubert et son voyage en Bretagne (Une étude de 150 pp. dans les Annales de Bretagne - 1940).
Un article d'Hélène Sicard-Cowen, sur le site du Centre Flaubert de l'Université de Rouen.
Un papier de Joëlle Robert sur l'Épisode celtique dans Bouvard et Pécuchet, sur le site du Centre Flaubert.
Thierry Poyet - L'art de voyager de Gustave Flaubert. Les contradictions du voyageur. Dans Viatica, la revue en ligne du Centre de recherche sur la littérature des voyages (CRLV)
Thierry Poyet - L'art de voyager de Gustave Flaubert. Les contradictions du voyageur. Dans Viatica, la revue en ligne du Centre de recherche sur la littérature des voyages (CRLV)
etc.
Faute de place, la plupart des guides sur Carnac (et les mégalithes bretons) ne reprennent que le dernier paragraphe. C'est dommage... et réducteur !
Je constate que je ne suis pas le seul à être passé à Carnac dans les pas de Gustave Flaubert et Maxime du Camp. En 1932, Edouard Herriot, alors Président du Conseil des Ministres, m'y a précédé !
Source des photographies : Gallica
De Flaubert dans "Par les Champs et par les grèves"
RépondreSupprimer.
"Le mauvais goût du temps de Ronsard, c'était Marot; du temps de Boileau, c'était Ronsard; du temps de Voltaire, c'était Corneille, et c'était Voltaire du temps de Chateaubriand que beaucoup de gens, à cette heure, commencent à trouver un peu faible."
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En notre temps où nous manquons de tout , une source inépuisable de cette denrée nous est précieusement conservée...On y trouve de ces pépites !
Elle est comme les coins à champignons de nos grands parents .Pas question d'en dévoiler le secret à n'importe qui.
C'est vrai que l'on lit très peu "Par les champs et par les grèves". Parce que c'est une oeuvre de jeunesse ? Parce qu'il s'agit d'un voyage en France ? Parce que c'est une publication posthume ?
SupprimerPour ma part, c'est un passage en Bretagne qui me l'a fait découvrir, suite à une citation dans un vulgaire guide de voyage !
Le hasard atteint parfois des niveaux insoupçonnés. C'est en roulant un nuit d'été particulièrement douce, en convoi derrière un ami qui lui savait où il allait, que je découvris des blocs alignés dans la lueur des phares .
RépondreSupprimerIl s'arrêta et nous accorda 10 minutes.
Rien de plus magique que cette nuit, que les quelques pas autour des blocs dressés sur un sol de bruyère encore souple en ce temps là.
Rien , pas un grillage , pas un panneau, pas une fausse note.