samedi 12 août 2017

Daniel FRASNAY - La femme en France (1957)

J'ai réalisé cette prise de vue en 1957, photographie prise par un trou de serrure : sur la droite l'homme remet sa cravate, la Dame de l'hôtel remet ses bas.

Il aura fallu attendre 2004 pour que le Musée National des Arts et Traditions Populaires fasse l'acquisition de ces tirages. Il n'est jamais trop tard pour bien faire !
La plupart de ces photos illustrent un livre de Georges Simenon - La Femme en France (1959)


Crédit pour toutes les photos et les légendes : Daniel Frasnay

Madame Régine B…fabrique en 1957 à Romans, des chaussons à domicile


Jeune femme travaillant à la fabrication d'une chaise cannée


Les calibreuses de charbon au travail dans les mines de la Grande Combe en 1957


La femme en France. Mines d'Alès. 1957


C'est en 1957 que j'effectue cette prise de vue dans les usines Kiener de Colmar. Christine effectue un travail minutieux au petit point. Cette image sera publiée dans un ouvrage de librairie La femme en France accompagnée d'un beau texte de Georges Simenon.


C'est au Chambon-Feugerolles que j'ai rencontré en 1957 cette tailleuse de limes, à la main effectuant ce travail artisanal. Vous la rencontrerez vous aussi si vous avez la patience de retrouver mon livre La femme en France accompagné d'un texte très élaboré de Georges Simenon (en France publié aux Presses de la Cité)


J'ai réalisé cette prise de vue en 1957, à Saint-Etienne dans un grand complexe industriel : Madame G… y travaillait sur un tour : une des puissantes figures de mon livre La femme en France.


C'est donc en 1957, vers Cogolin que j'ai rencontré cette solide femme : je l'ai photographiée, à bonne distance, en train de couper à la scie tronçonneuse des cannes de bambous destinées à la réalisation d'anches qui s'implanteront dans certains instruments de musique. Elle sera une des locataires du livre La femme en France.


Ce souvenir est celui d'une ouvrière maîtresse de cet énorme chaudron malaxant les fruits en cuisson lente, élaborant la confiture au fort parfum dans une usine spécialisée d'Angers

Femmes bretonnes portant des coiffes bigouden, travaillant à la réparation de filets 


J'ai réalisé cette prise de vue Sortie d'usine à Colmar en 1957 lors de ma quête photographique nécessaire à la réalisation de l'ouvrage de librairie La femme en France commandité par les Editions Bruna (Pays-Bas) qui paraîtra avec un commentaire de Georges Simenon 


La marchande de la rue Lepic

Petite bibliographie aléatoire :

Le site des Amis de Daniel Frasnay. Sa vie, son oeuvre, ses déboires. L'essentiel est dans les liens en rouge.

Un papier de Robert Pujade sur un site aujourd'hui disparu, mais archivé par la Wayback Machine.

Un billet sur Apar.tv enrichi d'une belle sélection de photos, dont ce portrait de Paul Delvaux,



Quelques photos sur Tumblr,







Petites remarques sans importances... sauf pour moi !

C'était il y a quelques semaines. J'avais imaginé un billet sur les photographes de cabaret français.

Un bon petit plan cul, mais pas trop. Blogger a parfois des pudeurs de chaisière. Et après, il faut tout leur expliquer, l'intérêt artistique de la paire de fesses ou la pédagogie du téton qui s'échappe du soutien-gorge. On perd un temps fou dans cette correspondance professionnelle aux relents de casuistique.

D'un autre côté, un billet qui peut attirer une grosse audience, ça vaut bien la peine de prendre quelques risques bien calculés. Là, pas besoin de tricher, pas besoin de truquer, pas besoin de flouter. Froufrous et falbalas à gogo. Le bot n'y verra que du feu. A moi la gloire de la tête de gondole.

Je m'en souviens très bien. C'était l'époque où je fréquentais un noctambule mexicain. Un drôle de coco. Tant bien que mal, ce type avait assuré son casse-croute dans les night-clubs du mauvais côté du Rio Grande. Mais, y-a-t-il un bon côté du Rio Grande ? Voir Les nuits mexicaines de Juan Ponce Guadian, du même auteur, mais en vrac dans la chambre d'à côté. (C'est bien beau ta littérature, Lavigue ! Mais, tu pourrais avouer qu'il t'a fallu plus de dix minutes pour retrouver ce billet que tu cherchais au mauvais endroit !)

A priori, mettre la mains sur l'équivalent français de Juan Ponce Guadian ne devait pas poser de problèmes. On est quand même la France, bordel ! Le berceau des Lumières et du French Cancan réunis. Ce n'est pas par hasard que Pigalle est, à la fois, la plus belle avenue du monde et le sculpteur du tombeau du Maréchal de Saxe. C'était juste une question de méthode, de patience... et de chance. J'allais pouvoir me lancer tête baissée dans ma routine besogneuse. (A propos de routine besogneuse ! Lavigue ! C'est quand que tu le fais ce billet sur les Tijuana Bibles ?)

C'est ainsi que je suis tombé sur Daniel Frasnay, l'auteur de ce portrait de Rita Renoir qui sirote un Monaco au zinc.



Qui pouvait donc bien être ce Daniel Frasnay ? Rita Renoir, je connaissais. J'suis cultivé moi. Le Crazy Horse Saloon, c'est mon truc. Mais, ce voyeur obsédé par une carafe Suze, c'était qui ? (Note 1) Un photographe de presse chanceux ? Un émule d'Ed van der Elsken qui aurait loupé la fermeture chez Moineau ? (P'tain, Lavigue ! Et ce billet sur le Beat Hôtel ! T'attends quoi ? Qu'il retombe en ruine ? )

Bingo ! Vers 1950, Daniel Frasnay était Le Photographe (Note 2) officiel du Lido, du Carrousel et des Folies Bergères (pour les lieux de culture). Vers la même époque, c'était aussi le photographe attitré des théâtres du Châtelet, Marigny et de Paris (pour les lieux qui le sont moins). Ajoutons-y, une activité de portraitiste assidu de la faune germanopratine (auteurs, acteurs, artistes, chanteurs et autres zazous), un milieu toujours apprécié des mastulus zoophiles qui ne fréquentent aucun des lieux précités. Enfin, on a collé à Daniel Frasnay l'étiquette de photographe humaniste, un rossignol qui pouvait m'ouvrir toutes les portes des salons de la gauche mondaine. C'était bien plus qu'il ne m'en fallait pour faire illusion avec mon tour de passe-passe.

J'allais enfin pouvoir toucher tous les publics réunis et, pourquoi pas, être référencé par Edwy, le Figaro et le Grand Pimp des Mastulus (Note 3).

Je me laissais même à rêver que, la chance aidant, j'allais trouver un portrait de l'Agité du Bocal pour faire le pendant de celui de L.F. Céline.



Finalement, je me suis perdu à suivre des liens qui m'ont mené vers d'autres terres inconnues (Re-Note 1). Comme tant d'autres, ce billet potentiel en resta au stade des préliminaires fantasmés. Adieu veau, vache, cochon, couvée et audience.

De cette expédition dans le monde poisseux de la nuit, il ne reste comme traces que ces quelques photos de femmes au travail. Une facette un peu méconnue de Daniel Frasnay,  ce grand Photographe maltraité. (Re-Note 2, pour ceux qui auraient lu en diagonale)

(P'tain Robert ! Et ce billet sur La France travaille de Kollar, il en est aussi aux préliminaires ? T'es vraiment une belle paire de fumistes !)

Postface qui a son importance


Le même portrait de Rita Renoir, mais recadré pour illustrer un livre néerlandais (Jan Brusse - Nachten van Parijs - 1958).
On pourrait traduire ce titre par Massacre au massicot dans le Red Light District ! La photo ne raconte plus la même histoire. L'ambiance est différente. La composition est détruite. La carafe Suze a disparu. Rita n'est plus là.
(Merci à Muller Fokker pour la référence néerlandaise)


Notes :

(1) C'est mon côté égocentré. Quand je ne connais pas, j'ai tendance à considérer que personne ne connait. Jusqu'au moment où il me faut me rendre à l'évidence. C'est très connu ! Ce qui me permet alors de considérer que c'est sans aucun intérêt.

(2) J'ai mis une majuscule à Photographe sur l'injonction du Phraseur de la Loire. Ce petit Savonarole des berges affuble de cette majuscule infamante tous ceux qui ne lui tirent pas le portrait ou qui ne partagent pas son goût de chiotte pour les levers-couchers de soleil baveux.

(3) A l'ombre du Torquemada du Loiret ! Cela va de soi, mais c'est encore mieux en le précisant.  Z'ont toujours pas de rubricard photo chez Maboul ? Faudrait y pourvoir. Cabot de la Loire pourrait s'en occuper en alternance avec Péronnelle des Calanques et le Pécuchet du 3-5.


3 commentaires:

  1. Un fantasme à emporter dans la tombe.
    Une femme en short devant l'énorme circulaire affairée à couper des ??? tubes???......
    Elle me catapulte vers Silvana Mangano dans Riz Amer.
    1949 Naissance de mon petit frère, époque de la fin des lendemains qui chantent. Les femmes furent les premières averties Elles allaient en baver un max encore une fois
    .
    J'allais dire que le juke box est plus récent ___
    Il l'est
    Amusant les tumblr .Le même cliché de gosse de mariniers est une fois parisien de 1954 , et l'autre de 1960

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    1. 1) Ai-je détruit un fantasme ? J'espère bien que non ! (J'avais envisagé de mettre cette photo en une, mais elle détruisait le rythme du billet. Trop puissante et où mettre la femme en bas ?)
      Maintenant, les photos sont légendées (et j'en ai ajouté 2 ou 3 qui m'avaient échappé)

      2) C'est le problème des Tumblr et de la toile en général. Par effet spaghetti, n'importe quelle fadaise peut devenir une vérité. Les fumistes mitoyens en savent quelque chose. Eux qui refusent de modifier leur oeuvre impérissable quand un quidam relève une erreur.

      Ces faussaires du quotidien n'imaginent même pas le temps que l'on GAGNE à contrôler ses sources, à les confronter et à les évaluer.

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  2. Grand Merci pour les légendes.....
    Ce Daniel Frasnay est une tête au dessus ...
    Qu'on ne me demande pas pourquoi.
    ......
    C'est pas tout ça , j'ai un truc à demander au OUEBmestre des lieux.
    Ça serait-y pas possible de présenter une série sélectionnée des meilleurs clichés de la belle Silvana?
    ...
    Heu ....
    À +
    DDDDD

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