dimanche 23 décembre 2018

Plaidoyer pour le retour de la gymnastique médico-mécanique


Mon intention n'est pas de faire concurrence aux thérapeutes alternatifs ou aux professeurs d'EPS. Cet article n'est pas pas plus une publicité déguisée pour une usine d'engrenages, ni une apologie de pratiques sexuelles solitaires et encore moins une tentative de dénigrement de toutes ces activités parfaitement honorables.

On doit ces ingénieux engins à un médecin suédois du nom de Gustav Zander (1835-1920). Le 19ème siècle étant le siècle de la machine, leur succès était garanti. Comme Zander avait aussi l'esprit d'entreprise, ce ne sont pas moins de 146 pays qui étaient équipés d'instituts à son nom en 1906, créant un empire de gymnastique médico-mécanique sur lequel le soleil ne se couchait jamais.



L'élégance et les tenues décentes n'étant pas une exigence partagée par toutes les classes sociales, la plupart des instituts disparurent au fil du temps, en même temps que les lingères bretonnes, les corsets lacés, les rastaquouères vénézuéliens et les cols de chemise empesés. Il n'en subsiste plus que quelques uns aujourd'hui - les instituts, pas les corsets ou les cols de chemise. Pour les Bretonnes et les Vénézuéliens, j'ai un doute; il faudrait vérifier.

Il fallut l'invention du short moule-burnes aérodynamique, du body échancré en lycra équitable, de l'épilation intégrale à la cire vegan, du déodorant bio efficace pendant 72 heures et de la musique électro si chère au couple présidentiel, pour que cet art de vivre désuet devienne une activité pour tous-toutes ceux-celles qui sont avant tout soucieu-ses-x d'exhiber leur hyper-activité pendant qu'ils-elles suent.

Même si c'était mieux avant - surtout sans écriture inclusive - ce sont les très lucratives salles de fitness et les club de remise en forme qui pullulent dans les villes et peut-être dans les campagnes, mais je n'ai pas vérifié.


















Source des illustrations : Le livre du Dr G. Zander - Medico-mechanische Gymnastik - 1892 , numérisé par les Smithonian Libraries.

4 commentaires:

  1. Je ne peux constater l'absolue et rigoureuse décence de la vêture complète des hommes et des femmes s'adonnant à ces exercices mécaniques,sans voir dans cet excès un souci hors de propos, expression d'une obsession qui en révèle bien d'autres.
    Cette contention forcenée du corps n'est-elle pas l'expression d'un manque de liberté mal assumé.
    Toutes ses mécaniques pour venir en aide à quoi, au bout du compte , si ce n'est de meilleures sensations et ...qui sait d'un plaisir secret et interdit.
    On entre alors dans le monde défendu de sa recherche et des aides qu'on peut trouver dans un soutien mécanique . C'est le monde du tout est permis.
    Du mobilier érotique de la Grande Catherine.
    Plus près de nous......heu ...de vous ....nous avons les accessoires des maisons à la mode
    L'industrie contemporaine n'est pas avare de ses inventions .
    C'est la période des fêtes.
    Pensez-y.

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    1. Et bien voilà ! Les références culturelles sont toutes là.
      Merci en particulier pour le mobilier de la Grande Catherine dont j'ignorais l'existence...
      Une nenquête approfondie s'impose !

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  2. J'avais fait un long commentaire mais le bouzin n'en a pas voulu.
    ...
    C'était plein d'allusions grivoises suscitées par ce souci du corps manifesté par ces mécaniques" supplétives" et la véritable obsession de la masquer rendue évidentes par l'accumulation incongrue de vêtements...
    .
    Je vois dans les illustrations de cet article les prémices de ce qu'une industrie savante apporte en soutien aux préoccupations contemporaines de bien être du corps

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  3. correctif
    (obsession de le masquer)
    Pendant que j'y suis
    Toutes ces belles machines ne sont-elles pas contemporaines d'un mobilier tout aussi savant

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