jeudi 30 janvier 2025

Sur vos écrans en 1935 : The Wizard of Oz de Larry Semon

 Fans de Judy Garland, vous pouvez passer votre chemin, en 1925 elle avait 3 ans. Lecteurs de L. Frank Baum, vous pouvez en faire autant. Le magicien d'Oz de Larry Semon n'a pas grand chose à voir avec l'esprit du roman. Les autres, vous pouvez rester, mais attendez-vous au pire :  du vomi de canard, des blagues racistes, une réalisation paresseuse et surtout un Oliver Hardy qui ne peut pas donner libre cours à son génie naturel dans le rôle du bucheron en fer-blanc.




Pour une fois, la critique contemporaine est presque unanime. Ce fut un bide, malgré quelques articles favorables à sa sortie, et c'est un navet. Ce qui fait débat, c'est sa place dans la liste des plus mauvais films muets. A la décharge de Larry Semon, la version de 1939 du Magicien d'Oz est régulièrement citée dans les meilleurs films de l'histoire du cinéma. La comparaison est cruelle.
 



La version de 1925 de The Wizard of Oz, réalisée par Larry Semon, est une interprétation singulière et très libre de l’œuvre emblématique de L. Frank Baum. Bien que ce film ne soit pas une adaptation fidèle du roman, il mérite d’être évalué comme un produit de son époque, une comédie burlesque où l’accent est mis sur l’humour et les performances physiques des acteurs plutôt que sur la narration fantastique.
 
Larry Semon, également acteur principal, livre une interprétation comique en tant que fermier maladroit devenu Épouvantail. Sa maîtrise du slapstick, typique des comédies muettes des années 1920, constitue l’un des points forts du film. Si cette approche dénature l’histoire originale, elle témoigne néanmoins d’une volonté de rendre l’histoire accessible à un public friand de légèreté et de gags visuels. Oliver Hardy, dans le rôle du Bûcheron de Fer-Blanc, apporte également une certaine présence comique qui, bien que sous-exploitée, ajoute à l’énergie de l’ensemble.
 

 
 
Visuellement, le film offre quelques éléments intéressants. Les costumes, bien que parfois exagérés ou caricaturaux, montrent un effort de créativité. Les décors, bien qu’ils manquent de la splendeur et de la fantaisie que l’on pourrait attendre d’Oz, reflètent les moyens techniques et les sensibilités esthétiques de l’époque. Les scènes de poursuite, qui s’étirent parfois, démontrent une bonne coordination dans les cascades et les mouvements de caméra.
L’un des aspects les plus appréciables de cette adaptation est sa capacité à surprendre. Plutôt que de tenter une transposition directe, Semon choisit de réinventer l’histoire, introduisant des personnages et des intrigues secondaires absents du roman. Si cette liberté narrative peut dérouter les puristes, elle offre une interprétation unique qui s’inscrit dans une tradition d’adaptation propre au cinéma muet, où l’humour visuel primait souvent sur la fidélité.
 
Il est important de replacer ce film dans son contexte historique. Réalisé à une époque où le cinéma était encore en pleine évolution, cette version de The Wizard of Oz reflète les priorités de l’industrie cinématographique des années 1920, marquées par la popularité des comédies slapstick. En ce sens, le film se veut avant tout un divertissement familial, avec des éléments de romance et de comédie physique pour plaire à un large public.
 

 
 
Bien que le film ne soit pas exempt de défauts – notamment une intrigue parfois décousue et un ton qui manque de cohérence – il a son charme. Il peut être vu comme une curiosité historique, un témoignage des débuts du cinéma muet et des tentatives audacieuses de réinterpréter des œuvres littéraires pour l’écran.
 
Ce film rappelle que même les œuvres imparfaites peuvent avoir leur place dans l’histoire du cinéma et offrir des moments de divertissement inattendus.
 

 
 
 
The Wizard of Oz (1925) A Silent Movie Review
 

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