mercredi 29 janvier 2014
Parce que Pete Seeger mérite mieux que les fadaises de Morice
Pete Seeger - The power of song. Un documentaire de 2007.
Pete Seeger's Rainbow quest avec Johnny Cash et June Carter (un document du début des années 60)
Un concert avec Peggy en 2011
http://youtu.be/gvl0sbC73_Q
L'hommage à Pete Seeger par Bruce Springsteen lors du concert donné pour le 90ème anniversaire de Pete Seeger (il raconte leur présence à la cérémonie d'investiture de Barack Obama)
Venons-en aux fadaises de Morice.
Son article sur Pete Seeger en regorge... comme d'habitude.
Et c'est tout à fait normal. Aucun lumpenprolétaire intellectuel n'est capable d'écrire un article de plus de 2500 signes sur un sujet auquel il ne connaît strictement rien, en l'espace de 2 ou 3 heures.
Mais, il fallait que Morice fasse vite ! Un contributeur compétent (pour autant qu'il en reste sur Agoravox) aurait pu lui piquer sa place...
L'article de Morice est un torchon bâclé dont l'essentiel n'a pas grand chose à voir avec Pete Seeger ou alors de façon tout à fait accessoire. Il se perd dans des anecdotes sans intérêt et des digressions oiseuses au hasard des quelques liens qui apparaissaient dans les premières lignes de sa recherche Google.
Ceci étant, on s'explique mal les erreurs qui polluent cet article. Pour ne citer que les plus énormes :
1) Morice écrit à propos du titre Where the flowers gone "en 1962, 1962 à un concert de l' UNICEF en Allemagne, l'actrice et chanteuse allemande d'origine, Marlene Dietrich, en donnera une bien étonnante version...en français".
FAUX, Marlene chante ce titre en allemand lors de ce concert.
2) A propos d'Alan Lomax, Morice écrit "Alan Lomax qui venait de s'atteler à une tâche étonnante, celle de répertorier les précieux enregsitrements faits pour la plupart sur des cylindres des premiers conteurs américains, bluesmen compris, entreposés à la Bibliothèque du Congrès par des preneurs de sons curieux."
FAUX, et pour cause... Les prétendus preneurs de son curieux n'étaient autres que des membres de sa famille !
"C'est avec son père qu'il commença sa carrière de collecteur dès 1933, à peine âgé de 18 ans, lorsque celui-ci proposa à la Bibliothèque du Congrès de se faire prêter un matériel d'enregistrement (studio mobile et disques vierges) en échange de quoi il se chargerait, avec sa famille – sa seconde épouse Ruby Terrill Lomax, son fils aîné John Jr. et ses deux filles Shirley et Bess –, d'enregistrer et de documenter des chants et musiques à travers tout le pays." Source Wikipedia
C'est Robert Winslow Gordon à la tête du Archive for American Folk Song de la Bibliothèque du Congrès depuis sa fondation en 1928 qui commença ce travail et embaucha la famille Lomax.
Comme, Morice ignore ce que peut être le travail d'un ethnomusicologue ce n'est pas surprenant !
3) J'ai gardé la meilleure pour la fin. Morice écrit "C'est ainsi qu'il redécouvrira par exemple Robert Johnson, au son miraculeusement préservé... enregistré par les envoyés de John Hammond, lors d'une séance unique de gravure directe dans un hôtel."
FAUX et stupide... Les enregistrements de Robert Johnson étaient bien connus et répertoriés par la Bibliothèque du Congrès depuis fort longtemps, mais il était passé de mode.
Morice confusionniste professionnel a mal compris l'une de ses références !
C'est vraiment benêt pour un prétendu spécialiste de confondre John Henry Hammond (le producteur) et John Paul Hammond (le musicien, fils du précédent)
Si John Henry Hammond (le père) est bien à l'origine de la redécouverte de Robert Johnson puisqu'il est à l'origine de l'album King of the delta blues publié chez Columbia en 1961, il n'a jamais enregistré, ni fait enregistrer Robert Johnson (tout au plus, avait-il prévu de le faire jouer dans un gala)
Tous les enregistrements de Robert Johnson ont été réalisés en studio à San Antonio (1936) ou Dallas (1937).
Par contre, John Paul Hammond (le fils) a réalisé en 1991 avec Chris Hunt un documentaire intitulé "The search of Robert Johnson". C'est dans ce film que se trouve la scène fantasmée par Morice.
Les auteurs ont retrouvé la petite amie de Robert Johnson et lui font écouter une version studio de Love in Vain (ci-dessous vers 17 min.)
On peut imaginer l'émotion de cette dame qui ne connaissait pas cet enregistrement et qui entend la voix de son amant plus de cinquante ans après sa mort !
A bientôt pour de nouvelles aventures du serial copieur incompétent !
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