mardi 31 décembre 2013

Salton Sea, la station balnéaire la plus pourrie de la planète


Tout le monde a à l'esprit des lieux de vacances particulièrement sordides. Une plage bretonne sous la pluie et envahie par des algues, un éco-camping alternatif dans les gorges de l'Ardèche ou  une étable transformée en gîte rural par un membre de la  FNSEA du côté de Vesoul. Mais, il y a bien pire !

Tout débuta à la fin du XIXème siècle quand une importante crue du Colorado créa un nouveau lac dans le sud de la Californie. On en profita pour irriguer le désert alentour. Malheureusement, en 1905, le Colorado entra une nouvelle fois en crue et, profitant des canaux d'irrigation, il inonda toute la plaine en contrebas sur près de 1000 km2 (24 km x 56 km en moyenne).

En soi, ce n'était pas très gênant, si ce n'est que la plaine était située sous le niveau de la mer (- 71m à la surface du lac). Heureusement, il n'y avait ni route importante, ni voie de chemin de fer stratégique dans le secteur. Et pas grand monde pour habiter dans ce coin perdu; tout au plus quelques Indiens que l'on déplaça et quelques fermiers qui furent indemnisés.
Qu'allait-on faire de toute cette eau ? On proposa bien de la remettre dans le lit du fleuve Colorado, mais il aurait fallu pomper des millions de m3 et peut-être devoir réinstaller les Indiens dans leurs campements d'origine.

Dans un premier temps, on décida de ne rien faire. Il n'y avait plus d'urgence. Quelques années plus tard l'U.S. Navy installa une base d'hydravions et un centre de tests un peu secrets. Ce n'est qu'après-guerre la seconde guerre mondiale que l'on trouva la bonne solution :
Développer une station balnéaire !

Plus besoin de dépenser des fortunes en argent fédéral pour déplacer de l'eau saumâtre, des Indiens sédentarisés ou des vecteurs suspects. C'est au secteur privé qu'il revint d'investir dans une activité rentable et socialement utile. Et c'est ainsi que la zone touristique de Salton Sea sortit des sables. Une de ses plages fut baptisée Bombay Beach pour ajouter une touche d'exotisme à un projet qui n'en manquait pas. La population commença à croître pour atteindre plusieurs milliers d'habitants permanents aux abords du lac.

Pendant de nombreuses années, jusque dans les années 80, Salton Sea fut une destination très prisée des Californiens. Il n'y eut guère que les surfeurs et les babas crasseux pour ne pas y trouver leur bonheur. Les classes moyennes profitèrent d'un lac dans un environnement bien plus agréable que les plages mal fréquentées des bords du Pacifique. Du soleil garanti et une eau à plus de 25° pendant la majeure partie de l'année, voilà un confort qui ne se refuse pas.

Malheureusement, dans les déserts, l'eau a une fâcheuse tendance à s'évaporer et le niveau du lac commença à sérieusement baisser. A la fin des années 70, on fut confronté au même problème qu'en 1905, mais en sens inverse. Fallait-il amener des millions de m3 d'eau dans le désert pour remplir un lac qui se vidait ?

Le pragmatisme américain n'est plus à démontrer et l'on choisit la solution la plus rationnelle. Une fois de plus, on décida de ne rien faire. Ou plutôt de laisser le marché libre et la nature bienfaisante réguler la situation.

Aujourd'hui, il ne reste que quelques ruines à Bombay Beach. Les derniers habitants de Salton Sea sont des marginaux qui finiront par quitter les lieux, maintenant que l'épicerie, les services sociaux et le dispensaire les plus proches sont à plus de cinquante km.

D'ici peu, le désert retournera à l'état de nature et Bombay Beach ne sera plus qu'un vieux souvenir d'une époque heureuse.

Les photos sont de Gregoire Vandenbussche sous licence CC - creative common (excepté la carte postale ci-dessous)

















La photographie en tête de l'article est de Scott Campbell.
Les autres photos sont de Gregoire Vandenbussche sous licence CC - creative common

Notes sur l'éducation des filles et la niaiserie des livres scolaires

Le coup de gueule d'un parent d'élève qui veut protéger sa fille contre le béotisme des cuistres. Une cause perdue d'avance !
Un conte civique comme il ne s'en écrit plus guère aujourd'hui et la preuve que ce n'était pas vraiment mieux avant. Les mêmes causes produiraient-elles toujours les mêmes effets ?

Notes sur l'éducation des filles et la niaiserie des livres scolaires

"Marianne, récite-moi ta leçon." - "Oui, papa."
Et Marianne, qui est une grande personne, neuf ans, se campe devant moi et débite avec le psittacisme mécanique d'une monotonie apprise, un poème de M. Cuchet.
Je l'écoute, surpris, vexé, honteux. Je me demande si ma fillette aux boucles soyeuses, au petit nez mutin, aux yeux spirituels, aux lèvres rieuses, est une imbécile. Je rage intérieurement. Ma colère éclate. Je ferme le livre, je le jette dans un coin. "Tu es fâché, papa ?" interroge l'enfant prête à pleurer. - "Oui, mais pas contre toi. Contre Cuchet, contre M. Doumergue, contre MM. Jules Ferry, Paul Bert, Buisson, Rabier, Bayet, contre tous les pédagogues, fabricants, éditeurs et vendeurs de programmes officiels et de bouquins scolaires ! Va jouer, Marianne..." - " Oui, papa", dit la petite, docile.
Ce n'est pas la peine d'avoir fait trois ou quatre révolutions dans le beau royaume de Pingouinie, d'avoir bâti autant de lycées que nos dévots aïeux de cathédrales, pour en arriver à cette conclusion grotesque : nos enfants, au collège, récitent des vers amorphes, incolores, insipides, rimés platement, bourrés de chevilles et d'incorrections, de M. Cuchet ! Mieux vaudrait ne rien apprendre du tout, les laisser croître, telles de jeunes plantes vivaces et drues.
Le lycée où va Marianne chaque matin est une belle demeure spacieuse, aérée, accueillante d'une propreté hollandaise : l'architecture en est intelligente avec ses colonnettes et ses pilastres, ses cours et préaux, ses jardins intérieurs plantés d'arbres ombreux. Les gamines y dansent en rondes qui évoquent les plus charmantes toiles de M. Maurice Denis. Ce lycée est une belle demeure, les maîtresses y sont douces, l'économe diligente, Mme la directrice très maternelle, en dépit de son air sévère. Tout cela est très joli, mais nos gamines y récitent des poèmes de M. Cuchet. Déformation systématique de l'intelligence, de la sensibilité enfantine. Un meurtre. "Abêtissez-vous", disait Pascal, dans un autre sens.

Il n'y a pas que M. Cuchet. Il y a M. Tournier, M. Dupin de Saint-André, M. Blanchemain, M. Rambert, M. Soulière, M. Guinand, M. Cougnard.
Il y a aussi Mme Ferrier-Gex, Mme Berthe Vadier, Mme de Montgolfier, Mme de Pressensé, Mme Hollard, Mme Hue.
Et les poétesses sont du même tonneau qui leurs congénères masculins.
Tous ces poètes, toutes ces poétesses, s'avèrent, dans leur particulier, d'honorables personnes, d'excellents pères et mères de famille. On les suffoquerait en leur certifiant que leurs historiettes versifiées, apologues et anecdotes apparaissent, aux yeux clairvoyants, d'une criminelle ineptie. Elles et ils se croient innocents et bienfaisants. En leur âme et conscience, Mme Hue et M. Cougnard, et M. Cuchet jureraient qu'ils rendent service à l'enfance, et qu'ils méritent les palmes dont s'adornent leurs corsages et vestons. Hélas ! comment les détromper, les décourager ? Quel Savonarole formera de cette pile de néfastes opuscules un autodafé vengeur ? Je ne demande le bucher que pour leurs oeuvres : qu'on les nomme, eux, officiers de l'instruction publique, mais qu'ils se taisent !
Les coupables, en cette affaire, ne sont pas les seuls mirlitonistes précités. Que Cougnard et Cuchet composent leurs historiettes, les déclament devant la glace de leur salle à manger; que leur progéniture s'en gargarise et s'en barbouille, libre à eux. On ne peut empêcher les gens de se distraire en famille.
Mais les grands coupables sont l'éditeur qui accepte, ou commande, et publie ce fatras, le compilateur qui le collige, l'inspecteur qui l'autorise.
L'auteur et l'inspecteur coïncident parfois. Ainsi, tenez, il y a Mlle Brès. Je ne la connais pas. Je la respecte. Et, soit dit en passant, j'ai toujours regret d'attaquer l'oeuvre d'une femme. Eh bien ! Je considère la vénérable dame Brès comme bien coupable.
Voilà une inspectrice générale des Écoles maternelles - donc une grosse légume - qui publie et répand parmi les lycée de filles son recueil intitulé : Vers et Prose. Et c'est dans ce recueil que Marianne a appris par coeur, - à un âge où les première impressions sont si vives, - des âneries, des pitreries comme les Courages de Rosette et Quoique petit.
Voyons, il n'y a pas besoin d'être un puriste aussi fort que M. Dréal pour savoir que "les courages" constituent un solécisme. Ce fut, je vous jure, une souffrance que d'ouïr ma fille ânonner les Courages de Rosette
     Hélas ! Rosette craint beaucoup
     Les noir, les gros chiens, le tonnerre...
Qu'est-ce que cette Rosette qui, malgré ses courages, craint beaucoup le noir ? Charabia. Et la pièce serait, m'assure-t-on, de la dame Brès elle-même ! C'est un comble.
J'ai l'honneur de connaître Mme Pauline Kergomard, qui est éloquente, lettrée, compétente. Je lui ai posé la question. Elle ne m'a pas répondu.
Et Quoique petit ! titre et refrain dont l'euphonie n'échappe à personne, même pas aux enfants qui en rient les premiers. Couac petit...
L'ouvrage intitulé Récitations et lectures, destiné à la classe élémentaire des lycées, est dû à la collaboration de MM. Bauer et de Saint-Etienne, professeurs à l'École alsacienne.
Je le feuillette : dans la proportion de quantre-vingt-dix pour cent, j'y retrouve les mêmes Cuchet et autres malfaiteurs, Caumont, Dupin de Daint-André, flanqués de l'abbé Aubert, de du Tremblayn Defodan, Gontard, César Mallan, Bourret, Marelle, Delcasso, Porchat, sans oublier Mme Joliveau et Mme Brès, qui, cette fois, signe ses poèmes, le recueil n'étant plus d'elle.
De-ci, de-là, diverses berquinades de Ratisbonne et apologues du faible Lachambeaudie. Un minimum de fables de La Fontaine égaré en cette malencontreuse compagnie. Comme le divin Bonhomme doit être fier !
Je le disais tout à l'heure : c'est à l'âge tendre de Marianne que les impressions sont ineffaçables. Les premiers vers appris par coeur se gravent dans les mémoires. Ces pauvres petites cervelles seront obsédées pour longtemps par les octosyllabes caillouteux de Joliveau.

Vous m'objecterez : la tâche est délicate de composer un recueil à l'usage de la jeunesse. Je n'y contredis pas. Mais ce n'est pas irréalisable, avec un peu de tact et de savoir. Notre littérature nationale et européenne contient des oeuvrettes exquises, fraîches, touchantes, d'inspiration rare, de forme pure, accessibles aux petits. Vingt fables de La Fontaine, prises dans les six premiers livres, des poèmes gracieux cueillis dans Remi Belleau, Chénier, l'idyllique Florian, Victor Hugo (l'Art d'être grand-père), Théophile Gautier, Mme Desbordes-Valmore, Brizeux. Quelques pages signées Fénelon, Michelet, Anatole France, Erckmann-Chatrian... Et ne peut-on recourir en outre à Cervantes, Schiller, Tolstoï, Andersen ? Je me charge de les trouver. Vous aussi, n'est-ce pas ? Et nous ne sommes pas pédagogues...
De même que vous ne voudriez pas infliger aux regards de vos enfants des reproductions de Chocarne-Moreaun mais plutôt des maîtres des musées; de même que vous ne leur laisseriez pas pianoter des serinettes et chanter des roucoulades - Mozart est là ! - de même condamnerez-vous, au nom du respect qu'on doit à l'enfance, les élucubrations dont je viens de vous donner un affligeant aperçu.
Maxima debetur puero reverentia (*) Protégeons nos Marianne contre le béotisme des cuistres.

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(*) On doit le plus grand respect à l'enfance, si j'en crois la traduction des pages roses.

Je ne suis bien entendu pas l'auteur de cette lettre ouverte. On la doit à :
Louis Vauxcelles - Notes sur l'éducation des filles et la niaiserie des livres scolaires
Paru dans le quotidien Gil Blas, le 20 janvier 1910.


Monseigneur, propriétaire de maisons closes

Georges de la Fouchardière était Poitevin et anticlérical, il pratiquait l'ironie mordante et portait la raie au milieu. Quatre raisons nécessaires et suffisantes pour tirer ce brave homme, le temps de ce billet, de l'oubli dans lequel il est tombé (note 1).

Une des rues chaudes du Mans avec des maisons, propriété de l'évêché.
La taille et l'emplacement du N°1 laissent soupçonner bien des choses !

HORS D'OEUVRE - D'un bénéfice ecclésiastique.

(...) L'évêque du Mans est propriétaire d'immeubles, mais il n'est pas propriétaire comme tout le monde. Il est propriétaire malgré lui.
En 1914, dans le voisinage trop immédiat de la cathédrale du Mans, il y avait un pâté de maisons... de ces maisons qui sont une nécessité dans les villes de garnison... enfin, quoi, des maisons...

Le voisinage de ces établissements était fâcheux pour la cathédrale. Les fidèles qui se rendaient aux offices ne passaient pas sans malaise devant ces volets clos... D'autre part, le voisinage de la cathédrale était fâcheux pour ces établissements; car les fonctionnaires et les magistrats qui, le soir, y venaient chercher quelque délassement risquaient de rencontrer leurs épouses, se rendant au salut ou aux offices du mois de Marie.

L'évêque du Mans organisa une souscription qui fut fructueuse et dont le produit servit à racheter les immeubles condamnés par l'Église. Congé fut donné aux matrones, qui se préparèrent à évacuer, avec leurs pensionnats, les domaines ecclésiastiques; faute de quoi l'huissier de l'évêché eût expulsé ces congrégations non autorisées.

Or la guerre éclata. Il y eut le premier moratorium, que d'autres suivirent. De prolongation en prorogation, ces dames sont encore là... Et le malheureux évêque du Mans, depuis dix ans, continue à encaisser les loyers qui sont le prix du stupre, et il délivre aux mères supérieures des quittances revêtues du sceau épiscopal. Et on ne sait pas combien de temps durera cette étrange situation.

Soucieux des intérêts spirituels plus que des intérêts temporels, j'ai voulu savoir où en était l'évêque du Mans quant au salut de son âme, et j'ai consulté les Pères de l'Église.

Dans leur sagesse, les Pères de l'Église ont tout prévu, même le cas du propriétaire qui loue son immeuble à une tenancière de maison close.

Saint Raymond, pénitencier de Rome sous Grégoire X, assimile le cas à celui d'un homme qui, ayant une épée à vendre et sachant que l'acheteur veut s'en servir pour commettre un meurtre, conclut néanmoins le marché; ainsi le vendeur pèche mortellement... "De même un propriétaire, sachant que Lucine veut s'en servir pour son honteux commerce, ne peut sans crime lui donner sa maison à louage."

Saint Jérôme déclare que, même se trouvant dans l'indigence, un propriétaire doit laisser sa maison vacante, plutôt que de la louer à Lucine, car il est infiniment plus avantageux de perdre quelque bien temporel que de perdre à jamais les biens éternels.

Ainsi, pensez-vous, ce pauvre évêque du Mans se trouve condamné à l'unanimité, et avec cette circonstance aggravante qu'en l'espèce le propriétaire de la maison de débauche est un prince de l'Église.

Je cède la parole à un savant casuiste, docteur en Sorbonne (note 2) : "Sylvius met une exception à l'occasion de la présente difficulté qui est que, si le Prince ou les Magistrats permettoient aux femmes débauchées de se retirer dans un certain quartier de la ville et leur ordonnoient de se loger, comme le fit en effet Charles VI par son ordonnance du 14 septembre 1420 qui y désigna sept rues à ces malheureuses pour se loger: sçavoir la rue Chapon, les rue Pavée et celle de l'abreuvoir Macon, de Glatigny, de Tiron, de Baillehoë et de la Cour Gobert, à Paris, les propriétaires de ces maisons qui dans ce cas ne pourroient sans crime les leur louer, afin de pourvoir à leurs besoins par le prix des loyer, pourveu qu'ils détestassent sincèrement la mauvaise vie de ces femmes. Ainsi répond un sçavant commentateur à la question : "An etiam excusandi sint qui domos locant meretrecibus ?"

La cause est entendue.
Monseigneur est excusable du fait que le quartier où se trouvent ses maisons de rapport est en quelque sorte un quartier consacré au culte de Vénus par une décision du Prince, en l'espèce de la municipalité du Mans, et qu'il lui est impossible de louer ces immeubles à d'autres personnes.

Et puis la divine Providence n'a-t-elle pas bien fait les choses en mettant le remède à côté du mal et le tribunal de la pénitence à portée immédiate des justiciables ?

Les pécheurs repentant n'ont que la rue à traverser pour recevoir l'absolution.

Cependant qu'à l'encens du saint lieu se mêlent, par une émanation très proche et très évangélique, les parfums orthodoxes de Marie-Madeleine.

G. de la Fouchardière ( L'Oeuvre - 24 octobre 1924)

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Georges François Xavier Marie Grente, l'évêque du Mans, prit la mouche. Il s'estima diffamé et intenta un procès. C'est Maurice Garçon qui assura la défense Georges de La Fouchardière contre l'évêque. Le journaliste fut condamné. En ces temps, écrire : "Et le malheureux évêque du Mans, depuis dix ans, continue à encaisser les loyers qui sont le prix du stupre, et il délivre aux mères supérieures des quittances revêtues du sceau épiscopal." (note 3) dépassait les bornes de l'ironie mordante. 

L'histoire ne dit pas si, bien des années plus tard, Mgr Grente et Me Garçon échangèrent ces vieux souvenirs sur les bancs ou lors d'une séance de dictionnaire de l'Académie Française...

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Note 1 : Aujourd'hui, il n'y a guère que quelques cinéphiles pour se souvenir que le scénario de La Chienne de Renoir et de La Rue rouge de Fritz Lang sont tirés de l'un de ses romans.


Note 2 : La citation est extraite du Dictionnaire des cas de conscience (1715) de Jean Pontas, à l'article louage. De La Fouchardière a poussé l'érudition mordante jusqu'à utiliser une édition du 18ème siècle. L'édition modernisée de Migne en 1847, plus accessible au commun des croyants et des mécréants, a pratiqué des coupes dans le texte.

Note 3 : Le Grand Pimp des Mabouls, lui aussi, encaisse les loyers et distribue des quittances. Est-ce pour cela que les margoulins citoyens jouent des ciseaux ?





dimanche 29 décembre 2013

JIM GORDON, le batteur assassin




C’est l’histoire tragique de Jim GORDON, un grand batteur de rock. Sa discographie est un véritable Who’s Who  du rock ‘n roll,  tant il était demandé comme batteur de studio ou pour des tournées. Cela fait près de 30 ans qu’il ne s’est pas produit sur scène... et pour cause. Depuis 1984 il est détenu pour le meurtre de sa mère.

samedi 28 décembre 2013

SR-72 de Lookheed Martin - Morice pompe !

Il n'y a pas que les shadocks qui pompaient... Morice aussi !
Ce n'est plus un secret pour personne, tant il est facile de repérer les passages copiés dans ses articles.

Il suffit de prendre une phrase de charabia et de faire une rétro-traduction pour trouver les sources qu'il ne cite jamais.

Son article sur le SR-72 de Lookheed Martin en est une nouvelle preuve. Et lorsqu'on lui fait remarquer qu'un article d'Air & Cosmos propose une traduction bien plus correcte, Morice se laisse aller à diffamer le journaliste dans ses tentatives foireuses de justification :
"quand c’est en italique, c’est SOURCE par le lien inclus, et ça signifie donc en clair depuis 6 ans ici que c’est une TRADUCTION, puisque l’original CITE est en anglais !!

ah oui, j’oubliais : vous ne savez donc pas cliquer..

moi, j’ai traduit Aviation Week et je l’ai référencé comme tel par un LIEN : c’est toute la différence en effet. Je découvre aujourd’hui le numéro d’Air Et Cosmos, qui TRADUIT mais ne cite PAS les passages originaux, à l’inverse de moi...

alors le coup du pompage, examinez le bien en effet : il y en a UN qui donne ces sources, qui montre les textes originaux traduits, et c’est MOI."

Il n'en est bien entendu rien. Tout le monde pourra vérifier que le journaliste source tout a fait correctement l'article d'Aviation Week, dont Morice ne fait que pomper la photo !



FARC - AL QUAIDA MEME COMBAT ! LA CIA INTERVIENT


 La méthode est efficace. Testée en Afghanistan et en Colombie, c’est l’Irak qui va maintenant en bénéficier.
Les USA vont sous-traiter aux Irakiens une partie de la lutte contre le terrorisme, dans un contexte de montée de la violence.
En effet, les USA viennent de livrer plusieurs dizaines de missiles Hellfire aux Irakiens, avant de leur fournir des drones de reconnaissance dans les prochains mois.
Les groupes d’al-Qaida subiront-ils le même sort que de ceux des Farc ?
Les Américains sont des pragmatiques et capitalisent sur leur expérience.
Pourquoi inventer de nouvelles méthodes d'intervention quand il suffit de reproduire celles qui ont montré leur redoutable efficacité ?



vendredi 27 décembre 2013

ZONE 51/CIA - Morice découvre un hangar pour cacher des avions


Notre impayable inspecteur Clouzot en pantoufles vient de sortir son dernier scoop (c'est ici)
La CIA entrepose des avions dans les hangars d'une base aérienne !
Ils sont trop forts ces espions...

Le reste n'est rien d'autre que le verbiage habituel... Un mélange de traductions approximatives et de détails sans intérêt.

Un point de détail croustillant, cependant...

En note, Morice écrit :"Pour s'y retrouver entre modèles de drones, le Daily Mail a ressorti les contours ombrés qu'utilisaient les aviateurs lors de la seconde guerre mondiale.  Ne cherchez pas le RQ-180, il n'y figure pas encore (mais le chinois Soraing Dragon aux deux ailes reliées si !). L'original est de Ruben Pater. Le designer hollandais est plein d'humour : l'original est imprimé sur une feuille d'alumimium pour dit-il "leurrer les drones" !"

En réalité, le prétendu humoriste batave a utilisé un manuel d'al-Quaeda...
"Several of the tips for survival come directly from an al Qaeda guide to countering drones, published by the Associated Press in January 2013. Included in these tips are "To hide under thick trees because they are the best cover against the planes,« (note the hiding figure in the image) and  »Spreading the reflective pieces of glass on a car or on the roof of the building," which Pater’s guide mirrors by both being printed on reflective material and advocating space blankets (which also hide heat from infrared cameras) as a way to hide."

Pour ceux que ça intéresse, le reste, c'est ci-dessous !


Dieudonné, Valls et la chronologie des médias

Censurer les spectacles de Dieudonné ? Le Ministère de l'Intérieur y songe très sérieusement, si l'on en croit un communiqué publié le 27 décembre 2013 :

Le ministre de l’Intérieur condamne avec fermeté les propos racistes et antisémites de Dieudonné M’BALA M’BALA qui, après avoir visé le journaliste Frédéric HAZIZA, s’en prend désormais à Patrick COHEN, journaliste à France Inter. De déclaration en déclaration, comme l’ont démontré plusieurs émissions télévisées, il s’attaque de façon évidente et insupportable à la mémoire des victimes de la Shoah.
Malgré une condamnation pour diffamation, injure et provocation à la haine et à la discrimination raciale, Dieudonné M’BALA M’BALA ne semble plus s’embarrasser de la moindre limite.
Dans ces conditions, le ministre de l’Intérieur a décidé d’étudier de manière approfondie toutes les voies juridiques permettant d’interdire des réunions publiques qui n’appartiennent plus à la dimension créative mais contribuent, à chaque nouvelle représentation, à accroître les risques de troubles à l’ordre public.

Cette décision fait suite à une campagne de presse dont il n'est pas inutile de rappeler quelques épisodes.

11 décembre 2013, le site ultra-sioniste Jssnews annonce que le site de Dieudonné a été piraté.
C'est le début du Dieudoleaks. Les coordonnées personnelles de centaines de personnes sont mises en ligne. Ce même site entamera une campagne pour faire interdire les spectacles de Dieudonné.

16 décembre 2013, Réception du CRIF par François Hollande. Dans son discours, il déclare :
J'’ai demandé au Gouvernement d’y veiller tout particulièrement et de lutter contre le sarcasme ou ceux qui se prétendent humoristes et qui ne sont que des antisémites patentés que nous devons également combattre.

Les 21 et 22 décembre 2013, incidents à Lyon. Des justiciers improvisés organisent des expéditions punitives contre une discothèque, un restaurant. Le lendemain, six d'entre eux finissent par agresser un employé du restaurant. D'après Jssnews, ils sont juifs. A 6 contre 1... C'était signé !
Identifiés, une information judiciaire a été ouverte pour violences en réunion, participation à un attroupement armé et infraction à la législation sur les armes.

26 décembre 2013, manifestation de la Ligue de Défense Juive (une milice communautaire) à la FNAC des Ternes.

27 décembre 2013, enfin une réaction du Ministère de l'Intérieur.

Pour défendre la liberté d'expression ? Pour condamner des agressions ? Pour s'indigner d'atteintes à la vie privée ?

Non ! Pour confirmer qu'il a compris le message et qu'il est aux ordres !

mardi 24 décembre 2013

Conversations secrètes avec Morice (1)

Après quelques jours d'inactivité, Morice étant occupé à lire ses contributions sur le TDC du Web canadien, c'est le retour de l'agent secret au grand jour, avec un scoop !

En 2008, Morice avait déjà raison !!! (voir ici)

Une occasion en or pour démonter, une fois de plus, les méthodes folkloriques du James Bond du journalisme participatif.

Je commence par engager une conversation badine avec l'auteur ;

"Et voilà que je reprends l’impayable Morice les doigts dans le pot de confiture...
C’est sa marque de fabrique... Demi-vérités et vrais mensonges, fadaises en gros et au détail, bidouillages de sources, confusionnisme, mégalomanie...
En effet, notre enquêteur en pantoufles secrètes écrit à propos des ordinateurs de Reyes « on nous avait alors promis des révélations que personne n’a jamais pu voir »
Et à l’appui de ses dires, il donne un lien qui pointe vers un article en date du 5 mai 2008. Il s’agit d’un quotidien de Caracas (Venezuela) El Universal.
Voilà qui fait sérieux, grand reporter intègre... Morice est allé jusqu’à trainer ses guêtres sur un site sud-américain !
Vexé d’avoir été doublé par Morice, je prends aussi un billet virtuel pour Caracas, ses jungles moites, ses bars louches et son chavisme de carnaval.
Je tape « Reyes » dans le moteur de recherche d’El Universal pour trouver ceci, en date du 10 mai 2011 « Report on Raúl Reyes’ computers points to Chávez  »
Intrigué par l’IISS (International Institute for Strategic Studies ) cité dans cet article, je prends le risque d’infiltrer Google et de lancer cette recherche secrète ’International Institute for Strategic Studies Reyes’ dans la barre secrète dont j’ai doté mon navigateur secret.
Grâce à mes talents de découvreurs de secrets cachés de la CIA, je tombe sur cette page : ’The FARC Files : Venezuela, Ecuador and the secret archive of Raul Reyes"
Ce rapport est même en vente sur Amazon US ! C’est dire que c’est un de ces secrets ultra secrets de la CIA dont Morice a le secret de ne pas les trouver !
Conclusion... Pour ne pas égratigner plus avant l’ego surdimensionné de Morice, je ne vais pas contrôler les autres sources !"

Réponse de Morice,  l'OSS 117 local :
"Euh vous auriez eu des talents de découvreur, vous vous seriez aperçu que j’appelle Raul Paul, ce qui est une erreur grossière de ma part que vous n’avez même pas vue....

(Franchement, Morice, s'il fallait relever toutes vos coquilles...)

Ce dont vous parlez n’évoque pas la CIA et la Colombie, le sujet de l’article. Le contenu des disques durs saisis dans le camp n’a pas été entièrement révélé, car il aurait montré que les émissaires français comme Saez avaient été baladés alors qu’ils étaient en train de finaliser la somme pour la libération de Bétancourt.

(Morice sait que ce qui a été révélé n'est pas toute la vérité tout en prétendant que rien n'a jamais été révélé, mais que ce n'est pas le sujet dont il a envie qu'on cause. Allez comprendre quelque chose à ces arguments de pochetron)

votre article est sorti en 2011, trois ans après le mien sur Bétancourt.
(Et alors ? Qui dit le contraire ?)

l’intervention de la CIA a été faite pour dynamiter cet accord, au grand dam de Sarkozy qui aurait tant voulu ainsi faire la nique à Villepin, qui s’était fait délester de 50 millions d’euros, vos impôts en quelque sorte, ce qu’avait su Sarko et qui l’avait tant fait rire....
(Un vieux fantasme de ce vieux débris sénile. Sarkozy... Il n'y a que lui pour s'imaginer que la CIA pouvait avoir la moindre considération pour Sarkozy...)

allez cherchez encore, vous finirez (peut-être) par trouver les sources autrement que par Google.
(Ce n'est pas parce Morice est incapable d'utiliser un moteur de recherche que personne ne sait s'en servir. D'habitude, il se contente de copier ou traduire vaguement des bribes dénichées de-ci de-là, au petit bonheur la chance.)

ce n’est pas la première fois que vous agissez ainsi ici. Et à chaque fois ça rate.... faute de connaissances. Par »connaissances", j’entends ce que vous voulez. Visiblement, vous n’avez jamais été journaliste de toute votre vie..."
(Morice a des connaissance et est journaliste, on aura au moins appris ça !)

Tout le monde aura noté la pertinence des réponses du clown pontifieur.
Pris la main dans la culotte du zouave, Morice prétend que c'était pour vérifier que c'était bien un mâle.

Mais, comme Morice laisse entendre qu'il a des connaissances (le patron du bar tabac de son quartier qui a sauté la bonne et sur Kolvezi ?) il faut lui rappeler quelques fondamentaux de la propagande :
"Morice, ne cherchez pas à noyer le poisson et à me faire des procès d’intention.
Je n’ai aucune prétention au journalisme et encore moins dans le sens que vous semblez lui donner.
Ce que je sais faire et j’ai la prétention de le faire bien mieux que vous, c’est contrôler et évaluer la crédibilité des sources et leur utilisation.
Et il n’y a rien de mieux qu’un moteur de recherche pour déblayer le chantier.
Une fois de plus, les vôtres sont controuvées, partiales, partielles, fantasmées ou peu crédibles,...

Ce que j’évoque, c’est ce que vous avez publié le 23 décembre 2013.
Ca n’a rien à voir avec l’archéologie des contributions de votre trop longue carrière de folliculaire.

Donc, le 23 décembre 2013 vous écrivez :
« et les ordinateurs, qui seraient montrés comme trophées au public (on nous avait alors promis des »révélations«  que personne n’a jamais pu voir !) »

Si en 2008, le grand public n’avait pas accès à ces révélations (je ne l’ai pas contesté), il y a accès depuis 2011. Or nous somme fin 2013 !!!!!
J’apporte la preuve irréfutable que beaucoup de gens ont pu lire ces révélations et qu’il suffit de quelques minutes pour y accéder.
Le rapport de l’IISS est critiquable, des vrais journalistes l’ont fait, mais il existe, contrairement à ce que vous affirmez stupidement.
(Dommage que vos capacités ne vous permettent pas d’utiliser sérieusement le travail du Washington Post. C’est une vraie mine d’information !!!)"

dimanche 15 décembre 2013

Un salaud nommé Momo (ou Morice)

Dieudonné n'a pas que des amis... Il a même beaucoup d'ennemis... Il faut dire qu'il ne fait rien pour se rendre sympathique dans certains milieux !
Ces derniers jours, c'est son site qui a fait l'actualité. Des informations nominatives sur les clients et contributeurs sont mises en ligne par un groupe (ou un individu) qui dit avoir aspiré tout le site.

Morice d'Agoravox, alias Momo de Centpapiers n'allait quand même pas laisser passer cette occasion de se faire mousser et de participer à la curée, bien planqué derrière son écran.

Le seul problème, c'est que Morice, alias Momo, alias Dark Vador est un salaud de la pire espèce.
Le genre de journalistes citoyens qui émargeaient à la Kommandantur pour remplir les rubriques délation de supports papier comme Je suis Partout et La Gerbe et qui maintenant tient la même rubrique, sous forme électronique chez Agoravox et Centpapiers (ces deux plateformes se prétendant médias citoyens !!!)

La contribution de Morice dans cette affaire se limite à colporter une rumeur (dont il est facile de trouver la source primaire. Elle est ici.)

Sur Centpapiers, le milicien Momo, aka Morice écrit :
Les derniers événements concernant le personnage montre que dans son propre camp il est en difficulté, tant le hacking récent de son site ressemble fort à une vengeance de l’informaticien qu’il (Dieudonné) a licencié avec pertes et fracas.

Cette phrase est tout simplement dégueulasse et devrait suffire à faire virer Momo, aka Morice des supports qui véhiculent sa prose nauséabonde...

Momo, aka Morice se garde bien de sourcer ses affirmations. C'est d'ailleurs une habitude chez ce personnage.

Mais, le pire c'est que ce qu'il écrit là est tout simplement immonde.

Soit, c'est l'informaticien en question qui est le hacker et tout homme de gauche se devrait de protéger son anonymat (il est vrai que Morice, aka Momo, la déontologie et lui ça fait deux)
Soit, cet informaticien n'est pas en cause et le salaud Morice met en danger un innocent.

Dans les deux cas, c'est dégueulasse, même si ce n'est pas surprenant de la part de Morice, alias Momo.

Il y a quelques temps, quelqu'un a écrit, en substance, que Morice était le genre de type à héberger des juifs dans sa cave pour, ensuite, les dénoncer à la Gestapo.

Ca se confirme ! Si vous habitez du côté de Tourcoing, en cas de problème, il faudra vous planquer ailleurs que chez le milicien Momo, alias Morice !

mardi 10 décembre 2013

J'peux pas venir y'a Haziza à la télé


Ce sont les petits tracas de la vie d'une ministre qui croit qu'elle existe.
Invitée par Google à l'inauguration de son Centre Culturel parisien, Mme Aurélie Fillipetti ministre de la culture subventionnée au profit des copains a fait savoir qu'elle n'était pas libre ce soir. (voir ici)


« Malgré la qualité des projets conduits, je ne veux pas servir de caution à une opération qui ne lève pas un certain nombre de questions que nous avons à traiter avec Google », a justifié la ministre de la culture au Monde.
Mme Filippetti cite quatre points de friction : « La question de l'équité fiscale, celle de la protection des données personnelles, celle de la protection de la diversité culturelle et enfin le dossier des droits d'auteurs. »

Pour ce qui est de la 'caution', qui, à l'exception d'Aurélie Fillipetti peut s'imaginer qu'elle puisse servir de caution à quoi que ce soit de sérieux.
Pour ce qui est de l'équité fiscale, il est vrai que les milieux de la culture subventionnés de tous les côtés ont des leçons à donner.
Pour ce qui est de la protection des données, il est permis de préférer voir ses données personnelles enrichir Google plutôt que les les officines gouvernementales.
Pour ce qui est de la diversité culturelle, une ministre dont la seule fonction est de subventionner ses courtisans n'a pas de leçons à donner.
Pour ce qui est du dossier des droits d'auteurs, elle pourrait peut-être s'occuper en priorité des pratiques de numérisation de la BNF ou du registre ReLire.



Mise à jour : Finalement, c'est Fleur Pellerin qui profitera du buffet de Google pendant que sa camarade de la Culture se contentera de chips et de l'émission de Haziza en replay sur LCP.



lundi 18 mai 1970

Le prêtre Jolibert surpris avec une prostituée enceinte

Gravure - vers 1790 (source : BNF)


Le sieur Jean Jolibert, prêtre desservant au château de Bicêtre. Du 15 octobre 1755, sept heures du soir.

J'ai l'honneur de vous informer que je me suis aujourd'hui transporté au faubourg Saint-Germain, quartier de la Comédie Française, pour y veiller à différents objets. J'y ai aperçu différents ecclésiastiques qui allaient et venaient, et un entr'autres qui sur sept heures du soir, au carrefour de la rue de Bussy, aurait été accosté par une femme, qui m'a paru être une raccrocheuse, ce qui m'a engagé de les examiner et de les suivre; ils ont été rue Mazarine jusqu'à la rue Guénégaud, ladite femme ayant devancé cet ecclésiastique pour lui indiquer l'endroit où il devait entrer, a entré environ dix pas avant lui dans l'allée d'un marchand de vin, dont le premier appartement est occupé par la nommée Londée, femme du monde; cet ecclésiastique, qui s'était plusieurs fois retourné pour savoir s'il n'était pas observé, passa cette allée et feignit de lâcher de l'eau, mais s'imaginant qu'il n'était point aperçu, a retourné sur ses pas et est entré avec beaucoup de précipitation dans l'allée même où ladite femme l'attendait;
présumant qu'il était monté au premier, j'ai suivi aussitôt pour l'y surprendre, lorsque dans ladite j'ai senti et aperçu l'ecclésiastique et ladite femme dans des postures très-indécentes; je me suis assuré de leurs personnes, et les ai fait conduire, par mes observateurs, chez M. le commissaire Chenu; le désordre dans lequel ils étaient, était si grand quand je les ai surpris, que ledit sieur commissaire s'est aperçu que cet ecclésiastique n'avait pas eu le temps de le réparer, puisque sa chemise était encore hors de sa culotte et la lui fit remettre;
ledit sieur commissaire l'ayant interrogé, il a répondu s'appeler Jean Jolibert, prêtre natif du diocèse de Toulouse, âge de 42 ans, desservant la cure de Bicêtre, et qu'il regardait comme un moment malheureux, celui qui lui avait fait oublier les devoirs de son état, mais qu'il priait de ne pas le perdre; après s'être assuré de la vérité de son nom, surnom, et qualité, par l'exhibition de plusieurs lettres qu'il avait des ses poches; le procès-verbal dudit sieur commissaire dressé, nous avons cru, sous le bon plaisir du magistrat, renvoyer ledit abbé, après néanmoins avoir pris de lui sa reconnaissance, restée en mes mains.
Et à l'égard de la femme, qui a dit se nommer Marie Dupont, âgée d'environ 23 ans, native de Reims, demeurante à Paris au faubourg Saint-Marceau, chez le sieur Augé, épicier, qu'elle était fille, et néanmoins grosse de près de six mois, par un jeune homme qui l'avait abusée; ledit sieur commissaire l'a envoyée, de son ordonnance, ès prison de Saint-Martin, par une escouade du guet.

De la Villegaudin
M. le commissaire Chenu, rue Mazarine

Nota : C'est l'un des seuls procès-verbaux où il est fait état d'une sanction pour la prostituée. Sa grossesse n'y est pas étrangère.

Source : La Chasteté du Clergé dévoilée (1790)
Pour en savoir plus sur cette publication, c'est sur disons.fr

samedi 16 mai 1970

Le père Félicien surpris en galante compagnie

Gravure - vers 1790 (source : BNF)


Lettre adressée à M. le lieutenant de police par l'inspecteur Marais) - 19 septembre 1758

Monsieur,
Je me suis aujourd'hui transporté, sur les trois heures et demie après midi, avec le sieur commissaire Sirebeau, chez la nommée Durozoys, femme de débauche, demeurante rue Saint-Honoré, près l'opéra, où nous avons trouvé le sieur Jean-Baptiste Roger, âgé de 57 ans, natif de Moulins en Boubonnois, prêtre, religieux carme déchaussé, appelé en religion le père Félicien, demeurant à Paris aux carmes déchaussés, rue de Vaugirard;
il m'a donné sa reconnaissance, portant qu'il est monté de son propre mouvement chez cette femme, où lorsque nous sommes entrés, il était attablé avec quatre filles de prostitution, buvant du vin, mangeant des poires, et ayant donné trente-six sols à la servante de ce mauvais lieu pour aller chercher du vin et des pêches; il a déclaré s'être amusé seulement par des baisers sur la bouche avec les nommées Zéphire et Delondre, filles de débauche, demeurantes chez ladite Durozoys.
Le sieur commissaire a de ce que dessus dressé procès-verbal, ensuite de quoi j'ai conduit ce religieux au couvent des carmes déchaussés, rue de Vaugirard, et l'ai remis entre les mains du frère Anastase, sous-prieur et maître de cette maison, qui m'en a donné sa décharge au bas de la reconnaissance dudit père Félicien
(Signé) Marais

Source : La Chasteté du Clergé dévoilée (1790)

vendredi 15 mai 1970

Les exigences de Bulté de Chéry, prêtre aumonier du roi

Gravure mise en couleurs - vers 1790 (source : BNF)


La débauche de François-Vincent Bulté de Chéry, prêtre-aumônier de la maison du roi, trouvé chez la nommée Rosalie, femme du monde. 19 Janvier 1756.

(Lettre adressée à M. le lieutenant de police par l'inspecteur de la Villegaudin)

Monsieur,

J'ai l'honneur de vous informer qu'en travaillant à divers objets, et passant rue Montorgueil, j'ai été averti qu'un ecclésiastique était monté chez la nommée Rosalie, dite l'Anglaise, femme du monde, et qu'il y voulait d'autres filles que celles qu'il y a trouvé, attendu qu'elles n'étaient pas assez jolies, et qu'il les paierait bien, ce qui m'a obligé d'aller quérir le sieur commissaire Grimperel, avec lequel je suis monté au second étage, en une maison sise rue Montorgueil, dont le nommé Letellier, maître maçon est propriétaire; et entrés dans la chambre, ayant vue sur la rue, occupée par ladite Rosalie, où nous avons effectivement trouvé un ecclésiastique, que ledit sieur commissaire a interrogé; il a dit s'appeler François-Vincent Bulté de Chéry, prêtre du diocèse de Quimper, et aumônier de la maison du roi, âge de 27 ans, natif de Quimper, demeurant à Paris, en son appartement rue Prouvaires, et qu'il était monté chez ladite Rosalie pour s'y amuser; ledit sieur commissaire a aussi interrogé une particulière, trouvée dans ladite chambre avec ledit abbé Bulté : elle a dit être Marie Prieure, âgée de 26 ans, native de Chambourcy, près Saint-Germain-en-Laye, demeurante avec ladite Rosalie, et que ledit abbé lui a doné 24 sols pour s'être amusé avec elle, en attendant que ladite l'Anglaise lui ait amené une autre fille.
Ledit sieur commissaire a du tout dressé procès-verbal, par lequel il m'a chargé du-dit ecclésiastique, que j'ai conduit chez lui, après avoir de lui retiré une reconnaissance restée en mes mains.
De la Villegaudin
M. Le commissaire Grimperel.

Source : La Chasteté du Clergé dévoilée (1790)
Pour en savoir plus sur cette publication, c'est sur disons.fr


jeudi 8 janvier 1970

R. SOUPAULT - La Croisière noire en plein Montmartre




Et maintenant, laissons la banlieue et centrons à Paris. Car à Paris même les colonies existent, variées. Du reste, en peu de temps, nous allons pénétrer au cœur même de l'Afrique la plus noire et des Amériques de couleur.

A. WARNOD - De la rue Blomet au quai de Bercy

Un petit billet nostalgique d'André Warnod, écrit au printemps 1930.




Le bal nègre est à la mode. Quand un parent de province débarque chez vous à l'improviste, avide de connaître les beautés et les curiosités de la capitale, ce n'est plus ni à Notre-Dame, ni au Trocadéro, ni au Louvre qu'il faut le conduire. Le Parisien perd ainsi la dernière chance qu'il avait de visiter enfin ces monuments, mais il en est ainsi. C'est au bal nègre qu'il faut mener le nouveau venu.

jeudi 1 janvier 1970

LA PRAVDA - MAISON DE PLAISIRS

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Hommage d'Eugène Delacroix aux faussaires, truqueurs, margoulins et plagiaires publiés sur Agoravox


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